L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac a annoncé dans la Dépêche du Midi qu'il renonçait à contre-coeur à se présenter à la législative partielle dans sa circonscription en signifiant qu'il avait beaucoup espéré ce "rendez-vous" qui donnait des sueurs froides au Parti socialiste.
"Je ne serai pas candidat. J'espère que chacun comprendra et respectera ce choix douloureux et qui me fut bien difficile à faire"
Cette annonce devrait soulager le PS qui envisageait avec inquiétude de voir M. Cahuzac briguer le siège qu'il avait quitté dans la troisième circonscription pour faire partie du gouvernement et dont il avait démissionné après avoir été forcé de quitter ce même gouvernement.
Le renoncement de M. Cahuzac, "était la seule décision possible", a réagi le chef du Parti socialiste du Lot-et-Garonne Matthias Fekl, député de la 2e circonscription, impliqué dans la campagne du candidat socialiste Bernard Barral, est satisfait après l'annonce de non candidature de l'ancien ministre dimanche 19 mai. "Cette décision s'imposait. Elle va permettre maintenant à cette campagne d'aborder les vrais sujets".
Cependant, M. Cahuzac laisse entendre que ses motivations ne sont pas dans les préoccupations socialistes, ni dans les éventuelles accusations d'indécence d'une candidature de sa part.
Depuis des jours, le suspense grandissait sur une possible candidature de sa part. M. Cahuzac lui-même a nourri les spéculations en faisant son apparition le 11 mai sur le marché de Villeneuve-sur-Lot, dont il a été le maire de 2001 à 2012.
Le dépôt officiel des candidatures devait s'ouvrir lundi pour s'achever le vendredi 24 mai à 18H00.
"Je n'aurais jamais demandé au suffrage universel de m'amnistier et le processus judiciaire serait évidemment allé à son terme", dit M. Cahuzac dans la Dépêche du Midi, "d'ores et déjà, sachez que j'ai fait procéder au rapatriement des montants litigieux. Ils sont en France à la disposition de la justice. Je paierai ma dette. Et je ferai don du reliquat, s'il existe, à des oeuvres caritatives de l'arrondissementde Villeneuve".
M. Cahuzac reconnaît qu'il "y a eu faute, mais j'espère être jugé aussi sur l'action menée pendant toutes ces années", dans le Lot-et-Garonne, au Parlement ou au gouvernement.