La préfecture de Lot-et-Garonne a annoncé l'abrogation de l'obligation de fermeture hebdomadaire des commerce vendant du pain. Une décision que dénoncent les petits artisans, selon lesquels cela profitera aux industriels et à la grande distribution.
Depuis un arrêté pris en 2001, les boulangeries et lieux de vente de pain étaient soumis à une obligation de fermeture hebdomadaire dans le Lot-et-Garonne. Mais cet arrêté vient d'être abrogé après une consultation des professionnels du secteur, indique la préfecture dans un communiqué.
"L’abrogation de cet arrêté n’oblige pas les boulangeries et points de vente du pain à ouvrir 7 jours sur 7, elle permet seulement aux entreprises qui le souhaitent d’en vendre tous les jours" précisent les services de l'Etat.
D'autre part, sur le plan social, "les salariés doivent continuer à bénéficier d’un jour de repos hebdomadaire de préférence le dimanche."
Colère des artisans, satisfaction des industriels
Après six mois de mobilisation pour conserver la fermeture hebdomadaire, les artisans boulangers ne décolèrent pas, estimant qu'ils n'ont pas les moyens d'assurer une ouverture 7j7.
"Finalement, c'est le gros qui gagne, le petit, on s'en fiche", regrette Frédéric Caumières, vice-président du syndicat des boulangeries artisanales. Il prédit une "uniformisation du pain avec les grandes surfaces et les industriels".
Du côté des industriels et des dépôts de pain, la décision préfectorale est accueillie avec approbation. D'autant que certains avaient déjà décidé d'ouvrir 7j7 en toute illégalité.
"Cela nous permet de garder tous nos salariés, si on avait dû fermer un jour, on aurait dû supprimer deux à trois emplois", souligne le gérant de la Mie Caline à Agen, Régis Wysocki.
Les artisans boulangers prévoit d'attaquer la décision préfectorale devant le tribunal administratif.