Dany Leprince, placé il y a un an en liberté conditionnelle après avoir été condamné à perpétuité pour un quadruple meurtre familial qu'il nie, va retrouver samedi une vie normale.
Au moment de sa libération le 19 octobre 2012, il était prévu que M. Leprince porte un bracelet électronique pendant un an. Celui-ci lui sera ôté samedi, a confirmé Béatrice Leprince, son épouse médecin à Marmande.
"La vie va être normale, on pourra au moins un peu sortir le soir, aller au cinéma, au restaurant, ce sera son plaisir" a souligné Mme Leprince, alors que son époux devait depuis un an être rentré chez lui dès le début de soirée.
Dany Leprince restera cependant encore pendant sept ans sous un régime de contrôle judiciaire assez strict : il n'a pas le droit de se rendre dans la Sarthe, où a eu lieu le drame, dans la Mayenne et dans le Maine-et-Loire, et doit mentionner
à la justice tous ses déplacements hors du Lot-et-Garonne.
Il a notamment l'interdiction de s'exprimer publiquement sur l'affaire, d'entrer en contact avec sa nièce survivante et doit travailler pour indemniser les parties civiles. Il exerce comme polyvalent dans une association de défense de l'environnement.
Selon son épouse, il souhaiterait être embauché dans une entreprise céréalière, ou dans une entreprise de transports.
Elle a indiqué que la vie "se passe bien" depuis un an, mais que son époux "espère toujours que la vérité éclate et qu'il puisse être innocenté, que les vrais coupables soient condamnés". "C'est terrible de payer à la place d'autres personnes", a-t-elle ajouté, indiquant que la recherche de la vérité n'est pour son mari "pas une obsession mais un fil
conducteur" de son existence.
Dany Leprince a été condamné pour le meurtre de son frère, de sa belle-soeur et de deux nièces à coups de hachoir, en septembre 1994. Une troisième nièce avait été retrouvée vivante dans sa chambre. Il avait brièvement avoué le meurtre de son frère, au terme de sa garde-à-vue, mais s'est rapidement rétracté et nie depuis toute participation à cette tuerie.
Il avait été libéré le 8 juillet 2010 après la suspension de sa peine par la commission de révision, mais avait été réincarcéré le 6 avril 2011, la Cour de révision ayant rejeté sa requête en révision de son procès.