Le député du Lot-et-Garonne Alexandre Freschi (LREM) a été menacé de mort s'il votait en faveur de la loi prévoyant la généralisation du pass sanitaire. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a écrit aux préfets pour leur demander le renfort des mesures de protection envers les élus.
Sur sa page facebook, Alexandre Freschi, député LREM de la 2nde circonscription de Marmande, dans le Lot-et-Garonne, partage un mail contenant des menaces de mort dont il a été destinataire en fin de semaine dernière.
Son interlocuteur, anonyme, lui écrit être "armé jusqu'au cou", et lui enjoint de "faire bien attention à ce que vous allez voter concernant le pass sanitaire". "Ceux qui voteront pour le pass sanitaire et pour un Vichy-bis s'exposeront aux conséquences les plus brutales de leurs actes".
Face à ces menaces de mort explicites, "le débat et la contradiction ne peuvent être combat ou intimidation. Ceux qui menacent sont des lâches" répond le député, qui a porté plainte.
Le projet de loi concernant l'extension des mesures anti-covid doit être examiné à partir de mardi 20 juillet à l'Assemblée nationale.
D'autres élus menacés
Alexandre Freschi n'a pas été le seul à subir des menaces. Le député des Bouches-du-Rhône Jean-Marc Zulesi a également été ciblé, comme il le déplore sur son compte twitter.
J’ai toujours pris le temps de répondre avec attention aux interrogations de nos concitoyens. C’est mon rôle. Aujourd'hui, je suis la cible de menaces et d'intimidations jusqu'à mon domicile. Ces méthodes sont ignobles. Rien n'entamera ma détermination à poursuivre mon mandat. pic.twitter.com/tufKN4W4Yv
— Jean-Marc Zulesi (@jmzulesi) July 16, 2021
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand avait par ailleurs lui aussi annoncé jeudi porter plainte, en raison de menaces de mort reçues par des députés soutenant les mesures vaccinales et le pass sanitaire présentés lundi par Emmanuel Macron.
Une quinzaine de manifestants anti-vaccins ont aussi envahi sa permanence à Châteaulin (Finistère), avant d'être mis en fuite par une patrouille de gendarmerie.
A la suite de menaces de morts à l’encontre de députés, le Président @RichardFerrand a décidé de saisir le Procureur de la République. "Il ne saurait être toléré qu’un représentant de la Nation puisse faire l’objet de tentatives d’intimidations."#DirectAN
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) July 15, 2021
Son communiqué ⬇️ pic.twitter.com/GzFzlUd9yI
Gérard Darmanin demande plus de protection pour les élus
Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a écrit vendredi soir aux préfets pour leur demander de renforcer les mesures de protection envers les élus dans le contexte des mobilisations des anti-vaccins.
Ces derniers jours, "des messages de menaces à l'encontre de parlementaires et d'élus se multiplient dans le contexte des revendications anti-vaccinales", écrit Gérald Darmanin dans cette note également adressée aux directeurs de la police et de la gendarmerie.
En leur demandant "de mobiliser les forces de sécurité intérieure placées sous votre autorité pour rassurer les élus, prévenir ces actes et réagir rapidement en cas d'évènement", le ministre rappelle que des actions "parfois violentes" ont eu lieu sur des "permanences et à l'encontre des assistants parlementaires".
Dans le détail, Gérald Darmanin réclame aux préfets et aux forces de l'ordre de "renforcer la surveillance aux abords des permanences des parlementaires ainsi que de leur domicile le cas échéant" ou encore de prendre contact avec les parlementaires et élus pour "leur rappeler les démarches à suivre en cas d'incident".