Jean-Louis Costes avait traité des manifestants de "voleurs" et d'"alcooliques". La CGT et le Npa le poursuivaient pour diffamation. Pour le tribunal d'Agen, les propos du député (LR) sont diffamatoires mais ne dépassent pas le cadre de la liberté d'expression. Le tribunal l'a relaxé.
C'était en avril 2015. Une équipe de France 3 Aquitaine interrogeait le député-maire dans le cadre d'un conflit social à l'usine Metaltemple de Fumel. Il avait alors déclaré :
Aujourd'hui, vous avez un certain nombre d'individus, la CGT, le NPA, et je pèse mes mots, des alcooliques et des voleurs, qui ont fait de l'avenue de l'usine une zone de non-droit, qui sont par leur comportement en train d'asphyxier Fumel.
Des propos diffamatoires mais qui relèvent de la liberté d'expression.
Pour Me Catherine Hennequin, avocate de M. Costes, le tribunal a logiquement appliqué le droit et de la jurisprudence.
Il y a eu une volonté de poursuivre de façon malveillante un député-maire mais la liberté des propos est parfaitement justifiée
Selon Laurent Bruneau, avocat de la CGT, "le tribunal dit bien que ces propos sont diffamatoires et portent atteinte à l'honneur mais il considère que M. Costes est une personne publique et qu'en face de lui c'est une personne morale, donc que ses propos n'ont pas dépassé la liberté d'expression".
Il s'est dit "satisfait" que le tribunal "reconnaisse l'atteinte à l'honneur", estimant que si M. Costes "n'en avait moralement pas le droit, juridiquement oui".
La CGT et du NPA disposent de 10 jours pour faire appel de cette décision.
Lors de l'audience le 17 juin, Jean-Louis Costes avait fait valoir que ses propos visaient des personnes précises, qui bloquaient l'usine Metaltemple de Fumel, mais n'étaient pas destinés à "porter atteinte à l'honneur du NPA et de la CGT".