Depuis lundi 28 octobre, un python qui s'est échappé du domicile de son propriétaire, est activement recherché dans la commune de Fumel, en Lot-et-Garonne. Il s'agit du deuxième serpent fugitif en une semaine. Pourtant, les risques d'accidents sont infimes, selon un spécialiste.
"Moi j'ai deux chats, j'espère qu'il ne sera pas dans le jardin." "J'ai peur d'aller aux toilettes publiques, je me dis qu'à tout moment, il peut être là, je vais y penser même pendant mon loto." Ces derniers jours, dans la commune de Fumel, en Lot-et-Garonne, les discussions ont quelque chose de surréaliste.
Lundi 28 octobre, un python de deux mètres s'est échappé du domicile de son propriétaire et erre, depuis, dans les rues de la commune. "Tout le monde en parle, mais ici, on a l'habitude de voir des couleuvres traverser la route", lâche un habitant, tout en haussant les épaules.
Le deuxième en une semaine
Bien qu'insolite, l'anecdote a déjà un goût de déjà-vu. En début de semaine, alors qu'elle promenait son chien à la nuit tombée, Anne Defossez trébuche sur quelque chose d'inhabituel. "Mon pied a glissé, j'ai mis la lampe torche et là j'ai vu un gros serpent", raconte-t-elle encore ébahie. Elle s'empresse alors d'appeler les pompiers qui très vite identifient l'animal. Un python de presque trois mètres de long. "C'était tellement improbable de le trouver en plein Fumel, dans le Lot-et-Garonne, en bas de chez moi."
Le premier réflexe, ça a été de me dire : "Elle est sacrément grosse cette couleuvre !"
Anne Defossezhabitante de Fumel
Les reptiles appartenaient à un septuagénaire passionné par les serpents résidant dans la commune de Fumel. Celui-ci en possédait quatre au rez-de-chaussée de son appartement dans des terrariums adaptés et possédait un certificat de capacité obligatoire lors de la détention de python ou boa dont la taille adulte est égale ou supérieure à trois mètres. Trois d'entre eux ont été saisis par les équipes de pompiers. Le dernier, toujours porté disparu, est activement recherché par la municipalité.
Une équipe de chasseurs mobilisée
"Je ne connaissais rien sur les pythons, mais là, ma connaissance est un peu plus approfondie", sourit le maire de la ville, Jean-Louis Costes. "L'animal, en soi, n'est pas dangereux parce qu'il ne va pas attaquer quelqu'un, tient-il à rassurer. Mais on a préféré avertir la population parce que de voir un python de deux mètres ça peut provoquer des réactions."
Le déploiement des équipes cynophiles des services d'incendie et de secours aurait pu permettre d'accélérer les recherches, mais leurs frais seraient alors aux frais du propriétaire des serpents. Or, celui-ci n'étant pas solvable, il était inenvisageable de faire payer ce cout aux habitants de la commune. "Je ne le souhaitais pas", précise Jean-Louis Costes.
Pour tenter de retrouver le reptile, le maire de la commune donc fait "avec les moyens du bord". "On a fait appel hier à une équipe de chasseurs parce qu'apparemment les pythons dégagent une odeur assez forte qui est relativement identifiable par les chiens, indique Jean-Louis Costes. Mais ça n'a rien donné donc on va attendre."
"Ils ne survivent pas longtemps dans la nature"
Si le serpent est toujours recherché, Matthieu Berroneau, herpétologue, ne le pense pas bien loin. "Les pythons n'ont pas une très bonne vue et généralement, ils sont un peu perdus quand ils s'échappent, ils se déplacent très peu, se mettent dans un coin et attendent." Selon le spécialiste, celui-ci pourrait essayer de trouver des sources de chaleur. "Il a dû trouver un coin dans un mur et s'est faufilé à l'intérieur sous un tuyau d'eau chaude", avance-t-il.
La plupart des pythons en captivité ne sont pas mordeurs. Les rares accidents sont quand le python confond sa nourriture et la main de son propriétaire.
Matthieu BerroneauHerpétologue
Les équipes mobilisées espèrent trouver le reptile rapidement. "Ils ne survivent pas très longtemps dans la nature en Europe car ils ont besoin de chaleur et les nuits sont déjà froides", détaille Matthieu Berroneau. À Fumel, les recherches sont toujours en cours.