"Pour moi, c'est une nouvelle attaque du loup". Cinq brebis ont été retrouvées mortes en Gironde

Kelly Belly, éleveur de la commune de Val-de-Livenne dans le Blayais, en Gironde, a retrouvé mortes cinq bêtes de son troupeau ce jeudi matin 31 octobre. Vu les blessures, elles ont été tuées par un autre animal. L'office français de la biodiversité a procédé à des relevés sur place pour déterminer s'il s'agit bien d'une nouvelle attaque de loup, comme le pense l'éleveur, ou de chiens errants.

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"Une des brebis a été complètement mangée par le gigot jusqu'aux viscères. Vu ce qu'on nous a expliqué, cela ressemble fortement à la façon d'attaquer d'un loup !" Pour cet éleveur girondin, l'auteur du carnage de ce matin ne laisse pas de place au doute. C'est une nouvelle attaque du loup qui a été récemment localisé dans le secteur. Mais l'information devra être confirmée par la préfecture pour être officielle.

► Reportage d'E. Bach et S. Tuscq-Mounet

durée de la vidéo : 00h01mn42s
Kelly Belly, éleveur de la commune de Val-de-Livenne dans le Blayais, en Gironde, a retrouvé mortes cinq bêtes de son troupeau ce jeudi matin 31 octobre. Vu les blessures, elles ont été tuées par un autre animal. L'office français de la biodiversité a procédé à des relevés sur place pour déterminer s'il s'agit bien d'une nouvelle attaque de loup, comme le pense l'éleveur, ou de chiens errants. ©France 3 Aquitaine

Une brebis éventrée

Ce matin, en allant voir un de ses troupeaux qui se nourrit sur une parcelle près d'une maison d'habitation, à côté de ses vignes, Kelly Belly a fait une triste découverte. L'éleveur a constaté quatre brebis qui gisaient dans un étang, et une autre éventrée sous un hangar. " L'une d'elles a été mangée jusqu'aux viscères, le cœur et les poumons. Cette façon de procéder est typique du loup. Les autres se sont noyées, car elles ont eu peur ".

L'éleveur a participé à la première cellule de veille sur le loup qui s'est tenu à la préfecture lundi dernier. Des agents de l'OFB avaient alors donné des informations pour aider à l'identification d'une attaque.

Kelly Belly a tout de suite prévenu la préfecture et l'Office français de la biodiversité (OFB) qui a envoyé deux agents sur place en fin de matinée pour analyser les cadavres.

Déjà attaqué cet été

Cette découverte matinale a perturbé cet éleveur qui a déjà subi une attaque l'été dernier, au mois d'août. "J'ai été le premier à m'apercevoir qu'il ne s'agissait pas d'attaque de chiens errants, mais potentiellement d'un loup. Et j'ai alerté les pouvoirs publics". 

Depuis, la présence d'un loup en Gironde a été confirmée par l'OFB qui a pu capter des photos d'un individu dans le secteur de Braud-et-Saint-Louis, près de Val-de-Livenne.

On ne va pas pouvoir vivre avec cela tous les mois !

Kelly Belly,

éleveur à Val-de-Livenne (Gironde)

" C'est le ras-le-bol et je suis très en colère. C'est mon gagne-pain et chaque jour, je perds de l'argent, soit à cause des chiens errants, soit à cause du loup maintenant", s'agace-t-il.

Le maire de la commune était également présent ce matin. " Il n'y a pas une semaine sans que les agriculteurs du secteur qui ont des brebis ou des chèvres ne soient attaqués. C'est vrai, il y a la présence d'un loup, cela a été confirmé, mais il y a aussi un autre problème, celui des chiens errants. Je n'ai jamais connu ce phénomène avant. On voit arriver des espèces de chiens sur notre territoire qu'on ne connaissait pas. Ces chiens sont capturés par la fourrière et les maîtres reçoivent une amende. Et un mois après, cela recommence, déplore Philippe Labrieux, maire de Val-de-Livenne.

Autopsie des brebis 

Deux agents de l'OFB ont réalisé leurs constatations. Ils enverront leur relevé à un coordinateur régional. La préfecture rendra sa conclusion, à savoir si c'est une attaque de loup ou pas, dans les prochains jours. "Le rôle de l'OFB est de faire une sorte d'autopsie. On vérifie sous la peau de la brebis s'il y a des impacts, et des hématomes associés à ces impacts. Après, on remplit une fiche d'attaque et c'est un réseau régional qui analyse ces données et donne des indications aux services de l'État", explique Michaël Chenard, inspecteur de l'environnement à l'Office Français de la Biodiversité.

Ce que l'on peut dire aujourd'hui, c'est qu'il y a des morsures, des tailles de crocs au niveau de la gorge assez grosses, mais après, on ne peut pas quoi que ce soit d'autre. Un gros chien ou un chien loup ont la même taille d'impact de dents, rajoute l'inspecteur. Après, c'est tout un faisceau d'indices qui permettra de dire que le loup est non écarté. On ne peut pas dire "c'est un loup", à part s'il y a des photos ou des analyses ADN "

Comment signaler la présence du loup

Lors de la réunion de la cellule de veille sur le loup, le préfet Étienne Guyot a tenu à rappeler que cette vigilance était également à destination de tous, dès lors que la présence de l'animal est pressentie " Si vous voyez quelque chose, il faut le signaler."

Pour cela, deux contacts ont été donnés :

  • Si vous avez observé l'animal : contactez le service départemental de l’Office français de la biodiversité (05.57.74.10.24 / sd33@ofb.gouv.fr) toute observation visuelle d’animal de type grand canidé – et fournissez toute photo ou vidéo que vous avez pu réaliser
  • Si vous avez été victime d'une attaque de l'animal : Pour la démarche de constatation, prévenez immédiatement, la DDTM de la Gironde – Service Eau et Nature (05.47.30.51.72 / ddtm-loup@gironde.gouv.fr).
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