L'usine Lot-et-Garonnaise appartient au groupe "Continentale Nutrition", le n°1 français de l'alimentation pour les animaux qui est en redressement judiciaire. Les salariés aquitains craignent la fermeture de leur site.
Près de 200 personnes ont manifesté vendredi à Villeneuve-sur-Lot pour la défense de leur usine, filliale locale de Continentale Nutrition dont ils redoutent le sacrifice au nom du sauvetage d'un autre site à Boulogne-sur-Mer.
"On ne veut pas être une simple variable d'ajustement pour la Continentale", a déclaré Rachid Haryouli, délégué du personnel de Villeneuve Pet Food, qui emploie 154 salariés à Villeneuve-sur-Lot, lors de la manifestation qui a parcouru plusieurs kilomètres à travers la ville.
Les salariés de Continentale Nutrition, Numéro 1 français de l'alimentation pour chiens et chats placé en redressement judiciaire, sont mobilisés en ordre dispersé depuis plusieurs semaines pour la défense de l'emploi, 511 à Boulogne-sur-Mer et 154 dans la filiale de Villeneuve.
A Montrouge (Hauts-de-Seine), ce sont 300 à 400 salariés de Boulogne qui ont manifesté lundi devant le siège du Crédit Agricole, principal actionnaire de Continentale. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, interpellé par les salariés, avait demandé fin janvier à la banque "de prendre ses responsabilités".
Les salariés de Villeneuve redoutent qu'une offre globale de reprise à l'étude, émanant d'un fonds financier, sacrifie l'emploi sur le site villeneuvois "sain et qui fait des bénéfices", au profit de Boulogne lourdement déficitaire, mais qui "bénéficie du soutien inconditionnel du gouvernement", a déclaré à un correspondant de l'AFP Caroline Maurissot, déléguée CFDT.
Ils réclament de "reprendre leur "liberté" de Continentale, d'autant que sont à l'étude deux offres de reprise pour le site villeneuvois, l'une de l'Allemand Deuerer, et l'autre du groupe coopératif agricole français InVivo.
La cour de cassation dira mardi prochain si l'usine Lot-et-Garonnaise peut être reprise indépendamment du reste du groupe.
Le cabinet de M. Montebourg avait indiqué qu'"il n'y aura pas d'offre de reprise partielle", un motif d'inquiétude supplémentaire pour les salariés de Villeneuve.
Le reportage de Jean-François Géa et Benoît Pierre Morin
- Rachid Haryouli, délégué du personnel
- Caroline Maurissot, déléguée CDFT