Maintien de l’accès à l’avortement pendant le confinement

En Creuse, en Haute-Vienne et en Corrèze, l’accès à l’avortement se déroule normalement, même en période de pandémie et de confinement. Exemple à Guéret où les délais d'IVG restent les mêmes que d'ordinaire. Le centre a modifié son planning pour rendre l'accès à ce service plus sécurisé. 

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En Creuse, l’hôpital de Guéret demeure la seule structure qui réalise l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Patricia Laval y travaille, et les mots de cette sage-femme du Centre d'orthogénie de l’hôpital se veulent rassurants. 

L’accès à l’IVG se passe normalement à Guéret.

Depuis le début du confinement, le centre ouvre ses portes 5 jours sur 7 au lieu de 4. Une modification pour permettre d’espacer les interruptions volontaires de grossesse, et éviter que les femmes ne se rencontrent s’il y a hospitalisation.
 
Dans ce service qui compte quatre professionnels de santé, dont une sage-femme à temps-plein, 160 IVG sont réalisées par an. 60% d’entre elles sont médicamenteuses, 40% chirurgicales. 
 
Actuellement, les délais pour une IVG restent les mêmes. Les femmes qui doivent être prises en charge le sont. 

Les IVG par médicaments à domicile


Dans le contexte du Covid-19, le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France recommande des IVG médicamenteuses à domicile, ce qui était, pour l’hôpital, impossible à prescrire auparavant

Le centre de Guéret suit ces préconisations, à condition que les femmes n’habitent pas trop loin de l’hôpital et puissent s’y déplacer. 

Consultations de routine décalées dans le temps


Les rendez-vous de routine, type frottis de prévention, surveillance de la contraception, ainsi que les renouvellements, ne constituent pas des urgences. Ainsi, ces rendez-vous sont pour la plupart décalés. Une téléconsultation se fait fréquemment pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’anomalie. 


En revanche, les consultations pour la pose d’une contraception (stérilet ou implant) restent maintenues. 
 

Une tribune pour appeler à modifier la loi


Une tribune signée par une centaine de professionnels de santé, soutenue par des personnalités du monde politique et culturel, demande des mesures d’urgence. 

Elle demande notamment à l’État un allongement des délais recommandés de pratique des IVG pour passer de 5 à 7 semaines de grossesse pour une IVG médicamenteuse à domicile. 

Concernant l'IVG par aspiration, les praticiens souhaitent pouvoir "à titre exceptionnel pendant la durée du confinement, réaliser des aspirations jusqu'à 16 semaines d'aménorrhée, soit 14 semaines de grossesse", au lieu de 12 semaines de grossesse actuellement. 

Patricia Laval ne fait pas partie des signataires de cette tribune. Cette sage-femme la comprend mais, elle émet des réserves.

Si on change les lois en la matière, il faut faire attention. Ce doit être du cas par cas. Et surtout, il faut que les femmes puissent continuer de choisir entre une IVG chirurgicale (par aspiration) ou par médicament. 

Ce qui m’inquiète, c’est la possibilité de tout faire à la maison, car pour certaines, venir au centre leur permet de souffler, surtout pour celles qui subissent des violences.

Pour cette sage-femme, cette période met en lumière des problèmes criants qui existent depuis des coupes budgétaires importantes, et qui demeurent renforcés par le confinement.  

Patricia Laval souhaiterait des mesures à grande échelle et à long terme. 
 

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