Des milliers de manifestants sont attendus samedi dans les rues de Bayonne à l'appel d'Herrira ("Au pays") qui oeuvre pour la libération des prisonniers basques, en pleine affaire Aurore Martin.
Selon Emilie Martin, soeur d'Aurore et porte-parole d'Herrira "plus de 150 élus ont signé l'appel à manifester, Herrira a enregistré une multitude de soutiens. Jamais la question des prisonniers et des exilés n'a provoqué pareil mouvement de solidarité". Soixante bus espagnols sont attendus.
D'autant que les récentes déclarations du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, semblant faire l'amalgame entre la création d'une collectivité spécifique au Pays basque et l'ETA, et la remise à l'Espagne d'Aurore Martin "ont contribué à une prise de conscience du déficit démocratique touchant le Pays basque", selon elle.
Pour Herrira, la question du sort des prisonniers basques "est liée à l'avancement du processus de paix en Pays basque défini par les accords d'Aiete (Espagne) il y a un an". Ces accords auxquels ont participé Kofi Annan (ancien secrétaire général de l'ONU), Pierre Joxe (ancien ministre de l'Intérieur socialiste) ou Gerry Adams (leader du Sinn Fein irlandais) ont établi une feuille de route dont une des étapes est le dialogue avec les gouvernements espagnol et français pour aborder notamment le sort des prisonniers.
Les organisateurs ont dit craindre "une fermeture des frontières" entre la France et l'Espagne pour cette manifestation, mais la préfecture a qualifié vendredi cette hypothèse de "fallacieuse", ajoutant que "cette manifestation est prévue de longue date et ne présente pas de difficultés particulières".
Les prisonniers Basques
Selon Herrira, 624 prisonniers basques sont incarcérés, dont 4 ailleurs qu'en France ou en Espagne, les 137 prisonniers en France sont dispersés dans 32 prisons, en moyenne à 808 km du Pays basque et les 483 prisonniers en Espagne sont dispersés dans 47 prisons et se trouvent en moyenne à 632 kms du Pays basque. De surcroît, 14 prisonniers sont gravement malades et 169 sont conditionnables.« Nous demandons à la France et à l'Espagne de respecter la simple application du droit qui est de rapprocher les prisonniers de leurs familles et de libérer
les malades ou conditionnables », a estimé Gabi Mouesca, un des porte-parole d'Herrira.