A Bayonne à la mi-journée, à Pau à 18 heures, les marches pour la libération de la militante basque continuent de rassembler.
En début d'après-midi, à l'issue de la marche en soutien à Aurore Martin, les élus basques de tous bords ont présenté au sous-préfet un courrier demandant l'intervention de François Hollande.
"Le représentant de l'état nous a redit que l'arrestation d #auroremartin été fortuite" C.Capdevielle,députée PS twitter.com/Amaia_Cazenave…
— Amaia Cazenave (@Amaia_Cazenave) Novembre 5, 2012
C.Capdevielle députée PS, lit une lettre pour F.Hollande sur le cas #auroremartin devant les forces de l'ordre twitter.com/Amaia_Cazenave…
— Amaia Cazenave (@Amaia_Cazenave) Novembre 5, 2012
Tweets de la journaliste indépendante Amaia Cazenave (@Amaia_Cazenave) Les dénégations de Manuel Valls concernant une quelconque intervention dans la remise de la militante de Batasuna aux autorités espagnoles n'ont pas convaincu le monde politique. Dans le camp même du ministre de l'intérieur, on se pose des questions. "Je ne suis pas convaincue par ses thèses […]. Je l'invite à venir s'asseoir autour de notre table républicaine au Pays basque", a déclaré la députée PS des Pyrénées-Atlantiques, Sylviane Alaux. Pour Colette Capdevielle, autre députée socialiste, "ce sont des propos généralistes d'un ministre de l'Intérieur qui lutte contre le terrorisme. Entre la date de signature du mandat d'arrêt européen (MAE) […] par les autorités espagnoles et aujourd'hui, un processus de paix s'est mis en marche" mais "il ne l'entend pas", a-t-elle regretté.
Aurore Martin a été interpellée mercredi lors d'un contrôle routier "fortuit", ce dont doute l'un des responsables de Batasuna à Bayonne, Jean-François Lefort : «Nous réfutons la thèse d’un contrôle fortuit : au moment où Aurore Martin a été arrêtée, il y avait un important peloton de gendarmerie à un autre endroit où elle aurait pu passer.»
Les politiques de tous bords dénoncent cette extradition
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a dénoncé lundi ce qu'il qualifie d'"acharnement" de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, contre la militante basque française.
Dans un communiqué, l'élu municipal de Pau assure que "l'acharnement de M. Valls doit cesser". En déclarant "que la lutte contre le terrorisme ne doit
souffrir d'aucune hésitation, le ministre continue à laisser croire qu'Aurore Martin est une terroriste. C'est irresponsable et indigne d'un ministre de la République", accuse M. Dartigolles. " Après un mensonge d'Etat sur les conditions de l'arrestation et de l'extradition, M. Valls devrait aujourd'hui changer de comportement. Il vient déjà de faire pire que la droite. Cela suffit, non ?", ajoute le responsable communiste.
Manuel Valls "a passé un deal avec son homologue espagnol lors de son dernier voyage à Madrid et il leur a "vendu" l'arrestation et la remise d'Aurore Martin", croit savoir l'écologiste Martine Bisauta, adjointe au maire UMP de Bayonne. Secrétaire départemental de l'UMP, Max Brisson affirme de son côté avoir des "indices concordants qui prouvent que les gendarmes ont arrêté Aurore Martin sur ordre". Quant au sénateur (MoDem) des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre, il manie l'image biblique : "au mieux, c'est Ponce Pilate (...) ce sont ses hommes qui ont procédé à l'arrestation".
Jointe dimanche par l'AFP, son avocate espagnole, Jone Celaya, du barreau de Bilbao (nord), a indiqué que sa cliente allait "bien" et qu'elle allait déposer lundi une demande de mise en liberté.
Me Celaya a confié nourrir peu d'espoirs que cette demande aboutisse car elle sera examinée par le même juge qui a placé sa cliente en détention. Elle s'est en revanche montrée plus optimiste pour le second recours "car l'affaire sera jugée par trois nouveaux magistrats".
Selon elle, les décisions devraient être rendues rapidement, comme c'est généralement le cas sur des questions de liberté. Elle estime toutefois que sa cliente pourrait rester en détention "quelques semaines", voire "quelques mois".