La ministre s'est montrée "à l'écoute", laissant entendre que "la porte est ouverte", à la création d'une collectivité basque, selon des participants à la réunion qui s'est tenue à Paris.
La ministre a reçu les élus, enmenés par le sénateur (Modem) des Pyrénées-Atlantiques Jean-Jacques Lasserre en fin de matinée jeudi, ces derniers souhaitant lui rendre compte "du travail considérable qui a été fait dans la perspective de la création d'une collectivité à statut particulier", avait expliqué auparavant M. Lasserre.
A l'issue de la réunion, il a évoqué une ministre à "l'écoute, chez qui on sent une sensibilité régionaliste forte". Le ministère a indiqué que le "gouvernement était attentif au débat qui se déroulait actuellement pour mieux prendre en compte l'identité basque".
"La ministre ne nous a pas caché que cette recherche institutionnelle serait très compliquée", a cependant déclaré M. Lasserre. "Elle s'est engagée à y travailler et à garder le contact pour trouver une solution", a-t-il ajouté. "Maintenant nous savons que la porte est ouverte", a pour sa déclaré la députée PS Colette Capdevielle.
Selon un participant à la réunion qui n'a pas souhaité être identifié, Mme Lebranchu a aussi déclaré: "Il y aura une reconnaissance institutionnelle par la République du Pays basque. On va chercher les meilleures méthodes institutionnelles pour répondre à votre demande". Aucune confirmation de ces paroles n'a pu être
obtenue du ministère.
Des opposants au projet
Cette rencontre se déroule après un vote, lundi, du Conseil des élus du Pays Basque, dont M. Lasserre est le président, en faveur d'une motion demandant au Sénat et aux instances nationales chargées de préparer l'Acte III de la décentralisation, d'étudier la création d'une collectivité territoriale pour le Pays basque. Toutefois cette démarche ne manque pas d'opposants, comme le député PS des Pyrénées-Atlantiques David Habib, qui estime que "le Pays basque n'a pas une singularité insulaire comme la Corse". "Rien ne justifie que l'on crée un statut spécifique pour la partie occidentale du département", a-t-il déclaré.
"Je m'oppose à cette démarche qui fait ressusciter une vieille revendication d'un département Pays basque, enterrée par toutes les majorités de droite et de gauche depuis 1981", a-t-il ajouté. Frédérique Espagnac, sénatrice PS des Pyrénées-Atlantiques, ayant également participé à la réunion, a pour sa part précisé que "Mme Lebranchu envisage un déplacement en janvier-février pour travailler sur le territoire avec les acteurs du Pays basque sur cette question".