"Un coupable : Arcole" : une centaine de salariés de MoryGlobal (ex-Mory Ducros) ont manifesté mercredi à Paris devant le siège de l'actionnaire Arcole Industries, "responsable" selon eux de la liquidation totale du transporteur.
Venus de toute la France, les manifestants ont crié leur colère, à grand renfort de slogans et de coups de sifflets, sous les fenêtres closes d'Arcole, filiale du groupe Caravelle spécialisée dans la reprise d'entreprises en difficultés."Avec Arcole, Mory c'est la fin. Sans Mory, nous c'est la faim !" : collés sur la porte d'entrée du bâtiment, dans le chic 16e arrondissement, ces quelques mots ont résumé l'amertume des salariés, qui ont vu en un an Mory Ducros puis MoryGlobal faire faillite, avec respectivement 2.800 et 2.150 licenciements à la clé.
Posté à côté d'une banderole "Mory, 2.150 Cho'meurent", un employé, Pascal Didier, pointe la responsabilité de l'État, qui a favorisé en 2014 la reprise partielle de Mory Ducros (5.000 salariés) par son propre propriétaire, Arcole. "L'État a tout fait pour éviter une liquidation avec 5.000 personnes" il y a un an. "Là, on l'a fait en deux fois", affirme-t-il.
Autour de lui, des salariés affichaient des pancartes "1 coupable : Arcole, victimes : 2.800 + 2.200 ouvriers" ou encore "Nous voulons un plan social digne, une mutuelle sur 12 mois, une prime de licenciement conséquente". Appuyés par les syndicats, les salariés réclament le versement d'indemnités supplémentaires de licenciement.
Arcole avait accepté de verser 30 millions d'euros de plus que le minimum légal aux licenciés de Mory Ducros.