Opération "blocage" dans les prisons d'Aquitaine

Les premières opérations de "blocage total" des prisons, dont  à Pau, Mont-de-Marsan, Neuvic(24) et Gradignan(33), ont débuté lundi à l'aube à l'appel de syndicats de surveillants qui réclament plus de sécurité après l'agression de trois gardiens par un détenu jihadiste dans le Pas-de-Calais. 

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C'est une opération prison morte. Tout sera fait au ralenti. 
Les agents sont très déterminés

a déclaré Jean-François Forget de l'Ufap-Unsa Justice.

Des débrayages ont déjà eu lieu dans plus d'un tiers des établissements pénitentiaires français, vendredi, au lendemain de l'agression qui a eu lieu à Vendin-le-Vieil.

L'appel à ce mouvement "reconductible" est lancé par les trois syndicats l'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, la CGT Pénitentiaire et FO Pénitentiaire.

Tant qu'on ne trouvera pas un chemin d'entente avec le gouvernement, on ne lâchera rien 


a affirmé M. Forget qui dénonce "l'impunité totale" dans les prisons.

En Aquitaine:

Ils réclament plus de sécurité dans les prisons. Les personnels pénitenciers manifestent aujourd'hui leur solidarité avec leurs collègues blessés la semaine dernière, dans le Nord de la France. Plusieurs établissements de la région sont partiellement bloqués ce lundi matin.

 

A la maison d'arrêt de Pau

L'activité habituelle sera ralentie. Ici, 156 hommes, 28 femmes et 3 mineurs sont détenus pour une capacité de près de 210 personnes. Pau n'est pas une prison surpeuplée mais les difficultés sont autres.

Les agents pénitentiaires ont décidé de bloquer la plupart des livraisons sauf celle du pain et ne permettre que les sorties médicales d'urgence. En revanche, comme c'est un jour de parloir, seul l'accès aux familles sera organisé ce jour.

Depuis l'agression de leurs collègues du Pas-de-Calais, on parle des difficultés sur place.
Quand on parles des "fichés S" ou des gens de retour de Syrie, les agents affirment que les structures ne sont pas adaptées.

Ecoutez Eric Vigier, secrétaire local EFAP-UNSA à la maison d'arrêt de Pau.
Sécrétaire Local EFAP-UNSA Maison d'arrêt de Pau

Ici, les inquiétudes portent surtout sur ces cellules à 6 détenus car quand la tension est déjà palpable, le rapport de force est faussé quand un agent rentre dans la cellule...

A Mont-de-Marsan​


A Mont-de-Marsan, entre 40 et 70 agents, soit plus d'un quart des surveillants du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, bloquent l’accès à la prison depuis ce lundi matin. Seule une infirmière et un médecin ont pu y accéder.


A Gradignan (33)

A Gradignan près de Bordeaux, ils étaient une cinquantaine à manifester et bloquer les accès. Pour soutenir leurs collègues agressés jeudi dernier dans le Pas-de-Calais, mais aussi pour dénoncer leur conditions de travail : manque de personnel et de moyens.

Au centre de détention de Neuvic (24)

Ici aussi les agents réclament plus de sécurité notamment  parce que parmi les détenus figurent quelques fichés "S" qui, selon les agents, réclameraient d'être tenus dans d'autres structures adaptées.

Le temps du blocage, les agents se sont organisés auprès d'un feu de camps.

L'agression de trop

A Vendin-le-Vieil où a eu lieu l'agression, à une trentaine de kilomètres au sud de Lille, une centaine de surveillants bloquaient à nouveau, "quasiment totalement", la prison lundi matin.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet doit se rendre mardi dans cette prison ultra-sécurisée du Pas-de-Calais, où trois gardiens ont été blessés jeudi à l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002.

Les syndicats critiquent en particulier le récent allégement des conditions de détention de l'agresseur et réclament le départ du directeur de cet établissement, inauguré en mars 2015 et qui abrite actuellement 100 détenus.

Cette agression "a mis en avant des défaillances au niveau de la sécurité", a souligné  Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT Pénitentiaire. "Il faut plus de sécurité, plus de moyens, plus de personnel", a-t-il poursuivi.
Samedi matin, le cabinet de la garde des Sceaux a reçu les syndicats, mais ceux-ci disent avoir quitté les discussions en "claquant la porte". "Aucune réponse concrète aux revendications portées par nos organisations syndicales respectives ne nous a été apportée afin de mettre un terme à l'absence de considération et de moyens, notamment en matière de sécurité, au sein des établissements pénitentiaires", ont dénoncé les trois syndicats dans un communiqué commun.

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