Le pass sanitaire est obligatoire dans les restaurants et les bars depuis le 9 août et il a déjà un impact sur leur activité. En Gironde et dans les Pyrénées-Atlantiques, les professionnels notent un net recul de la fréquentation, jusqu’à 30% de baisse.
« Nous sommes dans une période trouble », résume Laurent Tournier, président de l’UMIH 33. En effet, en Aquitaine, les établissements côtiers s’en sortent plutôt bien même si on relève une baisse de fréquentation de 10 à 15%. Mais dans les villes, ce n’est pas le même son de cloche. C’est là que la perte de fréquentation est la plus drastique.
À la P’tite Brasserie, en plein centre-ville de Bordeaux, dès la première semaine d’instauration du pass sanitaire, la responsable a tout de suite vu la différence :
Aujourd’hui, on est à moins 30 ou 40% de chiffre d’affaires par semaine mais la première semaine c’était carrément 50. On a vraiment vu le changement avec le pass.
Si le pass sanitaire n’est pas la seule cause d’une telle situation, « il y a fortement contribué » reconnait Laurent Tournier, président de l’UMIH 33, qui représente les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration en Gironde.
Même schéma pour les Pyrénées-Atlantiques où les côtes et la montagne tirent leur épingle du jeu : « Les gens sont peut-être plus rassurés d’aller à la campagne plutôt que sur des grandes terrasses remplies », imagine Yves Larrouture, président de l’UMIH de Béarn et Soule.
Tourisme en berne
Les restaurateurs parlent d’une crise multifactorielle qui met en difficulté bon nombre d’établissements. Un manque de touristes étrangers, une pénurie de personnel « sans précédent » sont des éléments concomitants explique le Girondin Laurent Tournier. Dans l’établissement d’Yves Larrouture, il a fallu fermer un jour de la semaine, impossible à imaginer pour lui en plein été.
Mais ce qui inquiète également les acteurs du secteur, c’est le pass sanitaire imposé aux employés à partir du 30 août.
Ils sont nombreux dans le Béarn à ne pas avoir fini leur schéma vaccinal ou à ne pas vouloir se faire vacciner .
Si on doit renvoyer les seuls salariés qu’on a encore, je ne sais pas comment on va faire pour maintenir ouverts nos établissements.
Il estime que le temps qui a été laissé aux entreprises est trop court.
Fin des aides de l’Etat, place à l’inquiétude et fermeture d'établissements
Les craintes se dirigent maintenant vers la rentrée. Les employeurs ont encore de nombreuses charges qui restent à payer : congés payés, les prêts garantis par l’Etat qu’ils commencent à rembourser et la fin des aides de l'Etat le 31 août.
Des éléments qui s’ajoutent au pass sanitaire et qui mettent en difficulté les restaurateurs. Laurent Tournier est clair : « On est dans un cycle non vertueux qui ne permet pas de pérenniser nos entreprises ». D’ailleurs Yves Larruture estime que 10% des établissements du Béarn fermeront à la rentrée.