Ce week-end des 4 et 5 avril, plusieurs incendies ont eu lieu en Corrèze et Creuse notamment. Les pompiers de nos trois départements appellent à la vigilance, tout particulièrement en cette période de Coronavirus, alors qu'un rappel de certaines règles s'impose.
Samedi 4 avril, plusieurs feux de broussailles ont eu lieu en Creuse, notamment un qui a détruit un hectare et demi de végétation, du côté de Morioux-Vieilleville.Toujours samedi, en Corrèze cette fois, ce sont trois hectares de sous-bois qui partaient en fumée à Lamazière-Basse, mobilisant près de 25 sapeurs-pompiers.
Rebelote, si l'on peut dire, dimanche 5, toujours en Corrèze, cette fois à Bassignac-le-Bas, pour encore trois hectares de forêt consumés, mobilisant là près de cinquante hommes, du fait de la difficulté d’accès du terrain et des risques de propagation !
Et dans la semaine écoulée, les pompiers de Haute-Vienne ont eux aussi été confrontés à de pareilles interventions, heureusement pour des foyers de moindre importance.
À chaque fois, même si ce n'est pas encore établi avec certitude, il semblerait que ces sinistres résultent d'écobuages ou de feux de déchets verts non maîtrisés, et cela dans une période où les pompiers ont véritablement « d'autres chats à fouetter », pour reprendre une expression qu'eux-même emploient ! D'autant plus que dans la plupart des cas, l'origine de ces feux vient de pratiques qui sont interdites ; Interdictions qui n'ont d'ailleurs, pour rappel, nul rapport avec les restrictions imposées par l'épidémie de Covid-19.
Il faut tout d'abord savoir que la période qui s'étend généralement du 1er mars au 15 octobre (elle peut être raccourcie sur la fin, dans certains départements), fait l'objet d'une vigilance toute particulière des services d'incendies, notamment sur l'état de la végétation et des forêts.
Sans même connaître cet indice, il va de soi que quiconque voudrait faire un feu devrait le faire avec bon sens, ne serait-ce qu'en constatant depuis quand il n'a pas plu, ou en tenant compte de l'importance du vent.On suit un indice de feux de forêts, qui détermine notre niveau d'alerte, et qui nous est donné quasi quotidiennement par la direction régionale de Bordeaux. Selon nos constatations sur le terrain, on s'aligne dessus ou non, pour déterminer notre vigilance locale. Il possède quatre niveaux : faible, moyen, sévère et très sévère. Et il peut varier bien entendu d'un département limousin à un autre. Ainsi l'an dernier, nous étions généralement en Haute-Vienne à un indice plus faible que ceux de nos collègues corréziens et creusois. [Commandant Xavier Laboussole, chef du Groupement des Opérations du SDIS 87]
Mais en disant cela, les pompiers corrigent aussitôt : quiconque voudrait faire un feu n'en a, en général, pas le droit !
En effet, que ce soit pour des raisons professionnelles, comme chez les agriculteurs ou les forestiers, festives, comme dans le cadre de fêtes telles celles de la Saint-Jean par exemple, ou même dans le cadre privé, comme brûler des feuilles ou des mauvaises herbes de son jardin, chaque pratique est sévèrement encadrée, généralement par arrêté préfectoral, à moindre échelon municipal, avec possibilité ou non de dérogations.
Des arrêtés qui courent depuis une longue période, comme en Haute-Vienne, régie par un texte de 2013, ou qui sont renouvelés ponctuellement, comme en Creuse où le dernier arrêté date de 2019.
Pour faire simple, hors le cas des agriculteurs, ou des forestiers, le principe général est celui de l'interdiction absolue ! Pour reprendre l'exemple du feu dans son jardin, on l'ignore bien souvent, mais oui, c'est interdit, il faut obligatoirement déposer ses « déchets verts » en déchetterie. Certes la plupart sont fermées, en cette période de confinement. Tant pis, pour les préfectures et les services d'incendie, il faut stocker et attendre leur réouverture.
Les dérogations évoquées ne concernent que quasi exclusivement les professionnels, et encore, au cas par cas, sur demande préalable d'au moins dix jours, et en suivant des règles très strictes.
Il ne faut donc pas hésiter à consulter les sites préfectoraux, en Haute-Vienne, en Corrèze et en Creuse, avant d'enflammer la moindre allumette, d'autant que le non-respect des règles édictées peut valoir de lourdes peines aux contrevenants.
Il faut surtout écouter le message des pompiers : Évitez d'allumer le moindre feu, on a vraiment autre chose à faire, tout particulièrement en ce moment !