Dans une tribune au Journal du Dimanche à l'initiative du député des Deux-Sèvres Guillaume Chiche, 45 députés, 36 personnalités et 7 associations demandent au gouvernement d’inscrire le texte dès septembre. En raison de la crise sanitaire, il n’avait pas pu être adopté en seconde lecture.
"C'était un engagement du président de la République", rappelle d'emblée Guillaume Chiche, député des Deux-Sèvres (1ère circonscription). L'ancien élu de LREM, désormais membre du nouveau groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité (EDS) à l'Assemblée, est à l'initiative ce dimanche d'une tribune publiée dans le JDD en faveur de l'adoption dès le mois de septembre du projet de loi sur la bioéthique ouvrant la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes.
« Chaque jour qui passe est une chance en moins de pouvoir mettre au monde un #enfant, pour celles qui le désirent, et de lui transmettre son #amour. » Il est indispensable de mettre fin à cette #discrimination insupportable. #PMAPourToutes #LGBTQIA ?️? ✊ https://t.co/NpN7z6LaNI
— Guillaume Chiche (@GuillaumeChiche) May 30, 2020
"L'égalité des droits n'attend pas"
Le texte, co-signé par 45 députés d'horizons divers (LREM, MoDem, LFI, LR), des membres de la société civile et plusieurs associations (dont France.TV pour tou.te.s), prend position : "L'égalité des droits n'attend pas", peut-on lire dans cette tribune.C'est un engagement qui commence à dater. Il ne faut pas prendre de retard
- Guillaume Chiche, député des Deux-Sèvres
Projets parentaux en péril
La crise sanitaire a "mis en péril de nombreux projets parentaux", soulignent les signataires. "Par la fermeture temporaire dans plusieurs pays européens des centres de procréation médicalement assistée, beaucoup de traitements et procédures de PMA ont subi un coup d'arrêt et ce, pour une durée encore indéterminée". Ils rappellent également qu'avec la période de confinement, "le calendrier législatif a été considérablement modifié et n’a pas permis l’adoption en seconde lecture du projet de loi relatif à la bioéthique". Pour Guillaume Chiche, "chaque jour qui passe maintient une discrimination." Ils demandent "au gouvernement d’inscrire ce texte dès le mois de septembre 2020"."C'est un engagement qui commence à dater", rapppelle le député des Deux-Sèvres. "La première tribune co-signée avec d'autres parlementaires, c'était il y a deux ans ! Désormais, Gilles Legendre, président du groupe des députés LREM, nous dit qu'il faudra l'adopter dans le courant du quinquennat. Je vois bien comment ça fonctionne, il ne faut pas prendre de retard", poursuit-il, inquiet que le projet ne soit pas mené jusqu'à son terme.
Si la question de l'égalité des droits apparait centrale du point de vue des signataires, Guillaume Chiche rappelle aussi que "certaines femmes procèdent à des PMA artisanales et peuvent mettre leur santé en danger ou se retrouver en situation de détresse économique lorsqu'elles choisissent de se rendre à l'étranger."
Histoires de parentalité
Le YouTubeur Emil, animateur de la chaîne "Chez Papa Papou", basé près de Poitiers, est signataire de cette tribune. Il raconte à travers des vidéos des histoires de parentalité homoparentale. Pour lui aussi, la PMA pour toutes "est une urgence". Dans un tweet, ce dimanche, il appelle les internautes à se mobiliser en faveur du vote du projet de loi.Ses vidéos racontent le parcours de familles homoparentales. "En tournant mes portraits de familles, je me suis rendu compte que des mères devaient s'exiler pour réaliser leur projet", explique Emil. "C'est un processus assez violent qui, au niveau de la santé, les place dans une situation d'insécurité. C'est une injustice totale face aux autres couples, hétérosexuels."La #PMApourToutes est une urgence. Il faut la voter maintenant ! ✊?
— Chez Papa Papou (@ChezPapaPapou) May 31, 2020
Voilà pourquoi je compte parmi les signataires de cette tribune, que je vous invite à relayer massivement, dans l'espoir de remettre au plus vite la loi de bioéthique à l'ordre du jour de l'assemblée nationale. pic.twitter.com/0811RHUp4f
Dans une vidéo publiée en janvier 2020, il raconte par exemple le parcours de Sandrine et Barbara et de leur fille, Zoé.
L'urgence évoquée par les signataires, Emil la résume ainsi : "C'était déjà une promesse du candidat Hollande en 2012. Pour les femmes qui ont ce projet de fonder une famille, l'horloge biologique tourne."