Après la publication ce mercredi d’un rapport parlementaire évaluant son coût à 100 milliards d’euros par an en France, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, annoncera « la semaine prochaine » des « mesures extrêmement fermes » de lutte contre la pollution de l’air.
Après plusieurs mois de travaux, la commission d’enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l’air a publié un rapport comportant une soixantaine de recommandations adressées au gouvernement.
Selon la Commission, le coût sanitaire global (traitements des maladies, mortalité prématurée, absentéisme, etc) représente "entre 68 et 97 milliards d'euros", dont 3 milliards pour le seul impact sur la Sécurité sociale, tandis que le coût non sanitaire (baisse des rendements agricoles, dégradation des bâtiments, dépenses de prévention, etc) atteint 4,3 milliards d'euros.
La ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a immédiatement réagi à la sortie du Conseil des ministres :
Pour faire face à ce problème de santé publique et ce grave problème économique, il faut maintenant agir, agir vite et prendre des décisions qui soient à hauteur du problème.
Car si l'air est globalement "moins pollué", la pollution "a changé de nature", moins localisée au niveau des sites industriels et plus diffuse, via les transports, le chauffage, l'agriculture et l'air intérieur.
Le sujet est aussi devenu une préoccupation majeure des Français, mise en évidence lors des fréquents pics de pollution.
Les transports montrés du doigt
Les sénateurs préconisent entre autres de s’attaquer aux sources principales de la pollution de l’air, c’est-à-dire les transports, qui représentent 59 % des émissions d’oxydes d’azote et entre 16 et 19 % des émissions de particules fines.Le rapport plaide notamment en faveur d'« une véritable fiscalité écologique », préconisant l’alignement de la fiscalité du gazole sur celle de l’essence d’ici cinq ans, ainsi que la déduction de la TVA sur l’essence et l’électricité utilisée pour les véhicules hybrides et électriques et la mise en place d’une taxe sur les émissions d’azote, d’oxyde d’azote et de particules fines.
L'agriculture et les polluants
Dans l’agriculture, la commission recommande d’étudier spécifiquement les causes de la surmortalité des agriculteurs et de mieux contrôler les dispersions de polluants.
Elle préconise aussi, dans le domaine de la consommation, d’intégrer l’impact sur la qualité de l’air dans les dossiers d’autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires et d’instaurer progressivement sur trois ans l’étiquetage des produits d’entretien en fonction de leurs émissions de polluants volatils.