Ségolène Royal persiste dans son opposition à Manuel Valls sur les rejets des "boues rouges" au large de Cassis (Bouches-du-Rhône). Dans un entretien à nos confrères du Parisien ce lundi, la ministre de l'Environnement juge ces rejets toujours "pas acceptables".
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Je gouverne, je décide, chacun doit être à sa tâche avec l'esprit et le sens du collectif".
Manuel Valls à l'adresse de sa ministre.
"Je maintiens ma position", réaffirme lundi Ségolène Royal. "Cette décision n'est à mes yeux pas acceptable. Il ne s'agit pas d'une parole polémique, mais d'une parole légitime. Je souhaite que la loi s'applique pleinement", insiste la ministre qui souligne que "Alteo ne respecte pas les seuils de la pollution ni le principe pollueur-payeur, dont -et c'est proprement scandaleux- elle est exemptée", a ajouté Ségolène Royal.
L'industriel, qui a rejeté pendant cinquante ans des "boues rouges", toxiques, en plein coeur de l'actuel Parc national des calanques, a dû modifier ses procédés de production d'alumine à partir de bauxite et ne rejette plus qu'un liquide filtré. Ses opposants continuent de dénoncer ces effluents comme très polluants.
La décision de poursuivre l'activité d'Alteo permet "à l'activité économique et à des milliers d'emplois d'être préservés", avait fait observer vendredi Manuel Valls, tout en soulignant que les questions d'environnement avaient été prises en compte dans un protocole. "On ne doit pas opposer économie et écologie. L'urgence pour les centaines de salariés d'Altéo est de se préoccuper au plus vite d'une transition vers un secteur d'avenir", fait valoir Ségolène Royal.