Samedi 6 le premier ministre et le ministre de l'Agriculture étaient en Creuse afin de s'adresser au monde agricole, faute de pouvoir le faire au Salon de l'Agriculture. Une visite qui suscite des réactions des syndicats agricoles qui auraient voulu parler directement aux ministres.
Eux aussi auraient voulu rencontrer le premier ministre, et le ministre de l'Agriculture, mais c'est derrière un cordon de gendarmes, et à toute vitesse, que le cortège passe devant eux.
Une cinquantaine d'éleveurs creusois s'est réunie ce matin en bordure de la Nationale 145. FDSEA, Jeunes Agriculteurs, Coordination rurale. Tous là pour porter leur revendication principale : "La détresse d'une profession n'est pas dans la voix d'une seule personne, la température elle se prend sur le terrain et le terrain il est là." Déplore Florian Tournade président de la coordination rurale 23.
"On a besoin aujourd'hui de prix rémunérateurs pour que l'on puisse vivre de notre métier. C'est ce que l'on demande." Explique Thierry Jamot, vice président de la FDSEA 23.
A l'issue de la table ronde avec les organisations syndicales, aucune annonce concernant la rémunération des agricuteurs. En revanche, une enveloppe de 60 millions d'euros sera débloquée pour soutenir les éleveurs dont les revenus n'ont pas dépassé 11 000 euros l'an dernier, soit environ 18 000 exploitations.
Une aide diversement reçue par ces éleveurs, certains la qualifiant même de "pansement" apposé sur une profession en pleine hémorragie. "ça ne nous convient pas du tout, parce que je pense qu'il y en a la moitié qui va passer à côté malheureusement, ça va encore être la guerre entre les éleveurs, entre ceux qui vont y prétendre, ceux qui ne vont pas y prétendre, ceux qui n'auront pas les bons critères, ou pas rendu les dossiers en temps et en heure" s'inquiète Christian Arvis, président de la FDSEA 23.
"On va surveiller cette enveloppe, qu'elle ne soit pas que virtuelle mais bien effective, on va la tracer mais ça ne réglera pas le problème des exploitations, ni celui d'Egalim, du prix de revient et du prix de vent" ajoute Pascal Lerousseau le président de la chambre d'agriculture de la Creuse.
Les syndicats d'éleveurs demandent aujourd'hui une nouvelle loi Egalim, beaucoup plus contraignante pour la grande distribution : avec des amendes de l'ordre de 20% de leur chiffre d'affaires.