Préconisations multiples pour organiser un renseignement efficace et véritable vade macum pour organiser les secours , le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015 fournit un cadre précis.
AMÉLIORER LES SECOURS
Formation des équipes d’intervention à la Médecine de guerre2 délais semblent impératifs à connaitre : un blessé sur deux meurt dans les cinq premières minutes suivant une blessure par armes de guerre, trois sur quatre pendant les trente minutes. Pour limiter le temps de prise en charge des blessés, les députés proposent de «constituer sur l’ensemble du territoire national des colonnes d’extraction des victimes composées de secouristes intervenant sous la protection des forces d’intervention», d’étendre à tout le territoire le plan prévu en cas frappes simultanées dans plusieurs endroits («plan alpha») et de former toutes les équipes de secours à la médecine de guerre.
Les députés proposent donc de former l’ensemble des équipes de secours à la médecine de guerre et d’inciter l’ensemble de la population à se former aux premiers secours, sur le modèle de ce qu’a fait la mairie de Paris.
L'ÉTAT D’URGENCE, UNE PORTÉE LIMITÉE
L'état d'urgence, décrété dans les heures qui ont suivi les attentats du 13 novembre et prolongé jusqu'au 25 juillet, a "une portée limitée", selon Sébastien Pietrasanta. "Force est de constater que rares ont été les fois où les mesures prises pendant l'état d'urgence ont été évoquées", durant les auditions, "par les spécialistes de la lutte contre le terrorisme comme jouant un rôle particulier dans celle-ci". Selon lui, les perquisitions administratives et assignations à résidence ont eu un effet dans un premier temps mais il "semble s'être rapidement amenuisé".
INTERROGATION SUR L'EFFICACITÉ DE L'OPÉRATION SENTINELLE
Le déclenchement de l'opération Sentinelle, à la suite des attentats de janvier 2015, a constitué une réponse forte de l'État aux attaques jihadistes, faisant passer de 800 à 10.000 le nombre de soldats déployés sur le territoire. "Dix-huit mois après, alors que cette contribution qui a été jusqu'à 10.000 hommes et est encore aujourd'hui de 6.000 à 7.000 soldats, je m'interroge sur la valeur ajoutée réelle de cette opération dans la sécurisation du territoire national", déclare M. Pietrasanta. Les députés recommandent de réduire progressivement le nombre de soldats de Sentinelle et de renforcer en contrepartie le plan Vigipirate avec le recrutement de 2.000 policiers et gendarmes.