Dans les prés ou dans les sous bois corréziens se balader aiguise l’observation, le toucher, l’odorat et le goût. Sur le chemin : fleurs sauvages, jeunes pousses et feuilles tendres peuvent être dégustées ou cueillies pour des préparations maison.
Malgré les températures encore fraîches, le printemps s’est tout de même installé et les belles couleurs qui parsèment le paysage sont bien là pour le confirmer. Alors en plus d’enfiler une paire de baskets pour se promener, il faut aussi penser au panier pour la cueillette.
Au soleil, dans les prés et pâturages
C’est la saison de la pâquerette. Cette jolie fleur romantique blanche ou rosée, dont les petites mains aiment faire des couronnes, poussent un peu partout, et pas besoin d’être botaniste pour la reconnaître. « Elle est de la même famille que la camomille. La tisane et la gelée de pâquerettes ont des vertus apaisantes. Il suffit de les ramasser à maturité, en fin de floraison, quand elles sont complètement écloses » précise Carole Tiziani de la petite ferme de Caro à Meyrignac-l’église. Fraîche ou séchée pour la conserver toute l’année : il suffit d’une petite poignée par tasse pour profiter de ses propriétés.
En attendant l’été et ses délicieuses mûres, il est déjà possible de récolter les pousses de ronces. « C’est fou comme ça a le goût de thé vert ! En plus elles possèdent des qualités anti-inflammatoires et diurétiques » partage Carole Tiziani.
Il faut encore être un peu patient mais la bruyère des Monédières, dite bruyère corrézienne, arrive bientôt et fleurit jusqu’à l’automne. Ses bouquets de fleurs roses pâles regorgent de bienfaits. « C’est le meilleur remède contre les infections urinaires : bien plus efficace que n’importe quel médicament chimique. Il ne suffit que d’une seule tisane bien serrée pour éradiquer le mal : testé et approuvé par ma petite fille Charlotte » s’émerveille le jeune maman.
A l’ombre des sous bois
Pour les amoureux des balades en forêt corrézienne : la fragile violette est enfin là et jusqu’au moi de mai. Les plus impatients peuvent la déguster telle quelle pour apprécier sa délicatesse : toutes les variétés sans exception sont comestibles. « Cette fleurs est gorgée de bienfaits médicinaux surtout pour les voies respiratoires. C’est une véritable alliée-santé » insiste la fermière. Si elles n’ont pas toutes été dévorées au retour de la virée, elles peuvent être séchées à l’air libre dans un lieu ombragé, sec et bien aéré, pour être savourer en infusion.
La primevère sauvage, aussi appelée coucou ou clé de Saint-Pierre, se montre un peu plus timidement, même si elle se repère vite, vue qu’elle pousse en bottes. « Il faut casser doucement les tiges, et surtout pas les arracher pour éviter d’embarquer les racines qui sont utiles pour la floraison de l’année prochaine » explique Carole Tiziani. Séchées et préparées en décoction, les clochettes luttent contre l’insomnie grâce à ses qualités sédatives.
Après avoir scruté le sol, il faut lever le nez parce que les arbres et leurs bourgeons fraîchement éclos offrent de quoi se soigner. « Les feuilles de boulot blanc permettent de nettoyer l’organisme en plus de traiter certains problèmes de peaux comme l’eczéma. Il faut entre 30 et 40 grammes de feuilles pour un litre d’eau en ébullition, mais le mélange peut aussi être bu froid » détaille la fermière avant d’ajouter : « ici en Corrèze : il y a vraiment tout ce qu’il faut à notre bien-être autour de nous. Il est vraiment important de s’approprier de nouveau ces connaissances ancestrales. Des centaines de plantes sauvages comestibles nous entourent ».