Un cinquième migrant, sain et sauf, a été retrouvé à Bayonne. Il a assisté à l'accident. Les hommes, d'origine algérienne, avaient passé la frontière quelques heures auparavant, marché de nuit, puis s'étaient endormis sur les rails. L'identification des trois corps est toujours en cours.
Ce qui était encore une hypothèse est aujourd'hui confirmée. La présence d'un cinquième homme mardi matin lors du terrible accident de TER qui a coûté la vie à trois migrants. Il a été retrouvé dans les rues de Bayonne et entendu par les enquêteurs. Des papiers le concernant avait été retrouvés dans un sac à dos sur les lieux du drame.
Ce jour-là, il y avait un brouillard important. Mardi matin 12 octobre, peu avant 6 heures du matin, un TER a percuté quatre migrants, trois sont décédés, morts sur le coup. Un quatrième homme a été grièvement blessé. Il a été entendu par les enquêteurs et a pu apporter quelques éléments. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les cinq hommes s'étaient assoupis sur les rails.
"Les voies dans cette zone sont entourées d'herbe et de taillis, c'est le seul endroit dégagé et sec et ils ont dormi là." explique Marc Mariée, procureur de la République adjoint de Bayonne.
L'homme entendu hier à Bayonne n'était pas resté sur les lieux après l'accident. Il est indemne car il a eu froid, s'est levé pour se réchauffer peu de temps avant l'arrivée du train. Il a donc évité le choc brutal du TER. Il a assisté au drame. Il confirme ce qui apparaît depuis mardi. " Ils étaient fatigués. Ils se sont mis à l'abri des regards, notamment de la police" indique Marc Mariée.
Ils avaient franchi clandestinement la frontière la veille entre l'Espagne et la France, c'est-à-dire quelques heures auparavant. "Les malheureux ont l'habitude de circuler, ils sont migrants, ils circulent d'une certaine façon qui les garantit d'un contrôle, la nuit. Ils savent très bien que s'ils se font attraper, ils se font refouler donc ils marchent comme ça la nuit, tous les migrants du monde appliquent ce principe là."
Il n'y a pas de passeurs, on peut de suite écarter cette idée
Marc Mariée, procureur adjoint de Bayonne
Ils se sont rencontrés par hasard
L'audition du rescapé a été très brève. Elle reprendra quand il aura repris des forces. Notamment pour en savoir plus sur ces hommes. Impossible aux enquêteurs et la justice d'être formels pour l'instant. "Là, on peut rien dire. Il va falloir faire des vérifications auprès du consul d'Algérie."
Car il va falloir recouper les informations contenues sur les documents retrouvés sur place et les corps percutés par le train. Les migrants, d'après le procureur adjoint, " par définition vont dissimuler leur identité", ce qui va rendre d'autant plus compliqué leur identification. "On a des documents mais ce n'est que du déclaratif. On n'a pas de papiers officiels."
L'homme hospitalisé, qui faisait partie de ce groupe, dit être né en 1993, donc être âgée de 28 ans. "Lui nous dit qu'ils se sont rencontrés par hasard et qu'ils ont décidé de faire un bout de route ensemble." poursuit le procureur adjoint. Le cinquième homme, sain et sauf, donne la même version." Ils se sont rencontrés au gré de leur pérégrinations."
Lui a dit qu'il devait prendre un train, il voulait fuir son pays.
Marc Mariée - procureur adjoint de Bayonne
Les boîtes noires du train sont à l'étude. La thèse accidentelle ne fait aucun doute. L'enquête permettra de fait de pouvoir mettre un nom et rendre dans la mesure du possible le corps aux familles. Le cinquième homme entendu hier a été entendu en qualité de témoin. Il a été orienté vers des associations pour un soutien psychologique.