Morsure d'un bébé par un rottweiler. Muselière, évaluation comportementale, certaines obligations légales "n'auraient pas été respectées"

Une fillette d’un an et demi, a été mordue à la tête par un rottweiler, ce mercredi 31 juillet. Elle se trouvait avec sa famille à la terrasse d’un restaurant d'Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une enquête a été ouverte pour blessures involontaires par agression d’un chien. Selon un spécialiste, les obligations légales n'auraient pas été respectées.

Soixante-dix points de suture. C’est l’opération qu’a dû subir, ce mercredi 31 juillet, une très jeune enfant, originaire de Gironde, après avoir été mordue par un chien de type rottweiler, alors qu’elle se trouvait sur la terrasse d’un restaurant d’Anglet, au Pays basque. "Pour une raison inexpliquée, l'animal s'est jeté sur la fillette qui passait à proximité et l'a mordu à la tête", affirme le parquet de Bayonne dans un communiqué de presse. 

Transporté au CHU de Bordeaux, le bébé de 20 mois a été opéré en urgence. Ce vendredi, deux jours après sa prise en charge, son “pronostic vital n’est plus engagé”. 

Muselière obligatoire

Selon le parquet de Bayonne, au moment des faits, le chien était tenu en laisse mais “non muselé”. Il s’agit en effet d’une infraction à la loi de 1999, qui établit une liste de mesures obligatoires en cas de détention d’un chien de catégorie 2, à laquelle appartiennent les rottweilers. “Cette loi oblige les propriétaires de ces chiens à museler leur animal et à les tenir en laisse, à la main et non attaché à une table, lorsqu’ils se trouvent sur la voie publique”, précise Christian Fialaire, vétérinaire et comportementaliste animal à Biarritz. Le vétérinaire préconise d’ailleurs des muselières de type “Baskerville”, qui, grâce à un lien par-dessus la tête, “empêche le chien de l’enlever avec ses pattes”.

Si ce chien avait porté une muselière, il n’y aurait pas eu de morsure. Le chien aurait seulement bousculé la petite fille et les conséquences auraient été bien moins graves.

Christian Fialaire

Vétérinaire comportementaliste animal

À ces obligations, les propriétaires de ces chiens de catégorie 2, considérés plus dangereux, doivent également respecter d’autres critères : “être majeur, avoir une responsabilité civile renforcée, avoir une attestation d'aptitude et posséder un permis de détention”, indique le Dr Christian Fialaire. “Dès qu’il atteint l’âge d’un an, l'animal doit par ailleurs passer une évaluation comportementale. Il doit aussi être vacciné contre la rage. Ce sont autant de mesures qui augmentent le niveau de sécurité”, explique le Dr Fialaire. 

Comportement et dangerosité

Ayant le diplôme de vétérinaire comportementaliste, le vétérinaire réalise des évaluations comportementales chaque semaine. “Cela permet de connaître son comportement. Par exemple, s’il est en déficit de socialisation vis-à-vis des enfants, on va le noter et mettre un niveau plus élevé de sécurité”, illustre le vétérinaire. Les résultats de ces évaluations permettront, dans ce cas, d’expliquer la morsure. “Cela peut être un comportement de prédation, un comportement agressif de domination, une perte de contrôle d’un animal hyperactif, un trouble de l’humeur, voire une douleur chronique”, liste Christian Fialaire. 

Il y a plein de raisons qui peuvent mener un chien à mordre. Ce sont ces paramètres qui permettront de comprendre les raisons et de déterminer les mesures à prendre.

Christian Fialaire,

Vétérinaire comportementaliste animal

Séparé de sa maîtresse, le chien a été confié à la SPA de Bayonne, au chenil de Txakurrak. La présidente de l’association animale affirme que le rottweiler a déjà subi une première évaluation. D’autres examens devraient se poursuivre afin d’expliquer les raisons de ce geste et d’évaluer sa dangerosité. "Cette évaluation comportementale doit être réalisée dans une période de quinze jours, correspondant à la mise sous surveillance sanitaire. Elle est généralement réalisée par un autre professionnel que le vétérinaire traitant", précise Christian Fialaire.

Selon le spécialiste, quatre niveaux de dangerosité ont été établis. Le niveau 1 indique que “c’est une peluche qui a très peu de chance de mordre sauf circonstance exceptionnelle comme une agression par peur”, le niveau 2 qui correspond à la majeure partie des chiens qui ne mordent “que dans des circonstances très particulières”, le niveau 3 qui marque le caractère dangereux, mais qui “peut être l’objet d’une prise en charge médicale et d’une éducation canine”.

Enfin, le niveau 4, place l'animal dans une catégorie “extrêmement dangereux”. “On considère alors qu’on ne peut pas faire grand-chose. Il est donc souvent placé en fourrière ou euthanasié”, indique le vétérinaire, précisant qu’il s’agit de niveau de dangerosité “vis-à-vis de la société”. “Un lion seul dans un enclos n’est pas dangereux pour le public qui ne peut pas l’approcher. Pour le dresseur en revanche, il l’est.”

Les parents de la petite fille ont, de leur côté, porté plainte. Le parquet de Bayonne a ouvert une enquête pour “blessures involontaires par agression d’un chien”. Elle a été confiée à la police judiciaire de Bayonne. Selon les premiers éléments, recueillis par Franceinfo, la propriétaire du chien n’avait pas déclaré son animal. 

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