Au premier jour du procès, Cathy Livarek, 52 ans, jugée par la Cour d'assises de Pau pour le rocambolesque enlèvement de son fils Ruben, est apparue fort agitée au premier jour du procès. Un des quatre complices, le chauffeur a assuré avoir seulement voulu "empêcher un meurtre".
Cathy Livarek, 52 ans, comparaît avec quatre co-accusés devant les assises des Pyrénées-Atlantiques pour "arrestation,
enlèvement, séquestration ou détention arbitraire ou complicité", crimes passibles de 20 ans de réclusion.
Son fils, Ruben, enlevé en janvier 2012 devant son collège à Bayonne avait été retrouvé neuf mois plus tard en Grèce
avec sa mère.
Blonde, chevelure sagement nouée en queue de cheval, vêtue d'une chemise blanche, la sobre tenue de Mme Livarek contrastait avec sa fébrilité : récusant son avocat Me Alexandre Martin, puis se ravisant. Et coupant la parole au président Francis Bobille, qui l'a sèchement rappelée à l'ordre en début d'audience :
"si vous ne cessez de prendre la parole en me coupant, les débats se poursuivront sans vous !".
Avant qu'elle ne soit entendue en fin d'après-midi, c'est le "chauffeur" de cet enlèvement, Thierry Grandjean, astrologue, astromancien (mage) et "expert en feng shui" (un enseignement chinois qui a pour but d'harmoniser et optimiser l'énergie), qui a plaidé à la barre. Il a affirmé avoir été manipulé par la mère, et n'avoir joué dans cette affaire qu'un rôle humanitaire de "mise en sécurité".
"Il ne s'agit pas d'un enlèvement, mais d'une soustraction", a insisté avec emphase M. Grandjean.
"Dans un enlèvement, il y a de la violence physique et psychique, là aucun coup n'a été porté (...) Ruben m'a suivi tranquillement"
Le jour de l'enlèvement, il avait été chercher l'adolescent devant son collège pour le remettre à sa mère 200 mètres plus loin, dans une autre voiture. Il a expliqué avoir fait connaissance de Mme Livarek par le biais de l'astrologie.
"Elle m'a brossé le portrait d'un père qui réduisait psychologiquement l'espace de son fils, aggravant l'autisme dont il était atteint selon elle, et m'a expliqué qu'elle avait le projet de tuer son ex-compagnon".
"A partir de là, mon souci a été d'empêcher un meurtre"
Et de poursuivre : "J'ai agi pour l'enfant. Ce n'est pas un enlèvement, c'est une mise en sécurité de l'enfant
et du papa".
"Vous saviez pourtant que cet enfant était confié à son père par une décision de justice et que sa mère l'avait déjà enlevé une première fois ?", a insisté le président.
"J'en suis conscient", a poursuivi le chauffeur-astrologue, "mais sans être un héros, j'ai fait en mon âme et conscience le choix d'empêcher que cet acte (le meurtre) soit commis".