Abattoir de Mauléon : "c'est le procès de la manière dont on mange la viande", estime l'avocat des salariés

Trois salariés de l'abattoir de Mauléon-Licharre et un ancien directeur comparaissent ce lundi 17 septembre devant le tribunal correctionnel de Pau pour mauvais traitement envers les animaux. Les réactions de l'avocat des prévenus et l'association L214 dans cet article.

Les images avaient fait grand bruit. En mars 2016, l'association L214 avait rendu publique une vidéo tournée clandestinement à l'intérieur de l'abattoir de Mauléon, au Pays Basque.

On y voyait des pratiques d'abattage choquantes de bovins, d'agneaux et de veaux : animaux non étourdis, écartelés… Après la diffusion de ces vidéos, l'abattoir avait été temporairement  privé de son agrément sanitaire. Et trois salariés de l'abattoir, ainsi que son ex directeur, Gérard Clémente, sont depuis poursuivis pour mauvais traitement envers les animaux.


Le procès qui se déroulera devant le tribunal correctionnel de Pau a été repoussé à plusieurs reprises.
 

Me Antoine Tugas est l'avocat de trois salariés, mis en cause dans la vidéo et poursuivis par la justice. "Il s'agit d'enfants du pays, des enfants d'éleveurs, qui connaissent les animaux (…) et qui du jour au lendemain se retrouvent stars malheureuses, mises sous les feux de la rampe, brutalement, aux yeux des internautes du monde entier", estime-t-il dans une interview accordée à France 3 Euskal Herri.


"Des choses n'auraient pas du être. Maintenant la question c'est d'identifier qui est le responsable de ces erreurs et errements".

 

On ne leur demande pas de faire un acte qui est banal, à la portée de tout le monde
 


Pour l'avocat, le métier de ses clients est "par essence même, porteur de cruauté". "On ne leur demande pas de faire un acte qui est banal, à la portée de tout le monde. Ils doivent ôter la vie d'êtres doués de sensibilités.(…) Je me pose la question de savoir qui, à quelque endroit du monde il puisse y avoir des images d'abattage d'animaux qui sont soutenables.

 

Ce n'est pas le procès des mangeurs de viande, mais c'est le procès de la manière dont on la consomme.


Regardez l'interview de Me Me Antoine Tugas
 

Pour la L214, les employés sont eux aussi victimes 

Chose rarissime dans un tel procès, la défense et la partie civile sont d'accords : la responsabilité des salariés lors des violences commises est à modérer. Pour Brigitte Gothière, directrice, co-fondatrice et porte-parole de L214, employés comme animaux sont victimes d'un système dysfonctionnel

"On a des comportements individuels violents, mais les coups de crochet pour étourdir les animaux [dans la vidéo diffusée par L214] c'est uniquement parce que la pince à électro narcose est défaillante," soutient-elle. 

Cette pince censée limiter les souffrances des animaux fait partie du matériel réglementaire dans un abattoir. Cela met Mauléon-Licharre dans une position de non-conformité, chose qui d'après Brigitte Gothière tombe sous la responsabilité de l'Etat :

L'Etat et les services vétérinaires ont pour mission de contrôler la réglementation et de limiter la souffrance des animaux. Là, ils ne sont pas présents alors qu'ils font partie des maillons d'une chaîne qui a dsysfonctionné. 

Vous pouvez regarder l'interview de Brigitte Gothière en entier ci-dessous : 
 

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