Comme une vingtaine d'autres en France, le cinéma bayonnais s'est mobilisé ce samedi pour une projection... non autorisée. Son dirigeant veut ainsi marquer le triste anniversaire des fermetures des lieux de culture. Il rejoint ainsi le mouvement des occupations de théâtres.
En un an, l'établissement n'aura été ouvert que cinq mois. Ce samedi, les habitués sont venus soutenir la démarche de leur cinéma préféré. Ils étaient plusieurs dizaines à marquer leur solidarité à l'équipe. Car si les 15 salariés de l'Atalante ont vu leur salaire pris en charge pour cette année, ils s'inquiètent pour l'avenir et le manque de perspectives.
Ce samedi, ils étaient près de 200 devant la façade du cinéma bayonnais. Pour Jean-Pierre Saint-Picq, le président de l'Atalante c'était important : "Ca fait chaud au coeur. On sait bien à l'Atalante que notre capital le plus précieux, ce sont nos spectateurs, nos adhérents. C'est pour eux qu'on travaille. C'est avec eux qu'on partage".
Il explique également que les protocoles de distance, de port du masques avaient été intégrés : "Il faut faire confiance à l'intelligence collective, à la volonté des gens de partager (...) Je crois qu'ils sont prêts à accepter les règles".
Parmi les habitués venus accompagner ce mouvement, Yohann Rivière, étudiant : "Il y a toujours eu des tarifs étudiants à l'Atalante... C'est un peu une bulle d'air pour les étudiants. Et en ce moment c'est une période pas facile pour nous. Ça nous aiderait".
C'est un coup de gueule mais également un mouvement solidaire envers d'autres artistes et lieux culturels qui souffrent et le font savoir alors que les négociations avec le ministère de la culture sont au point mort.
Regardez le reportage d'Emmanuel Clerc et Sandrine Estrade.
(Interviennent dans le reportage : des habitués de l'Atalante et le président du cinéma, Jean-Pierre Saint-Picq.)