Chauffeur de bus tué à Bayonne : l’avocat général requiert 15 ans de réclusion à l’encontre des deux accusés

Dernier jour de procès pour les deux hommes accusés d'avoir mortellement frappé Philippe Monguillot, un chauffeur de bus à Bayonne. Le verdict est attendu ce jeudi 21 septembre devant la cour d’assises des Pyrénées Atlantiques. L’avocat général a requis 15 ans de prison à leur encontre.

L’avocat général n’a pas voulu choisir entre Wyssem M. et Maxime G. âgés de 25 ans. "Vous avez, tous les deux, lié votre sort en administrant de concert à Philippe Monguillot des coups d’une violence inouïe, qui ont conduit à sa mort."

"Vous avez causé sa mort"

Marc Mariée, l'avocat général, rappelle ensuite cette scène d’une minute quarante et une secondes, devant de nombreux témoins, du 5 juillet 2020. Ce jour-là, après une première altercation liée à un contrôle de billets, une deuxième éclate, quelques heures plus tard, au sujet du port du masque sanitaire. Après avoir porté un coup de tête à l'un d'eux, le chauffeur est passé à tabac et laissé en état de mort cérébrale à côté du bus. Il succombe après cinq jours de coma à l'hôpital.

"Philippe Monguillot ce jour-là n'avait rien demandé à personne, il faisait son travail", a dit l'avocat général, balayant une "quelconque responsabilité" de la victime."Le coup de tête est une réalité et alors ? Il ne justifie rien, il ne pourrait jamais justifier ce déferlement de violences."

"Cette solidarité réside dans la violence et la volonté de faire mal. Je ne dis pas que vous avez voulu le tuer. Je dis que vous avez causé sa mort.  C’est la première fois devant une cour d’assises, dit-il, que je vois des témoins fondre en larmes. D’autres, qui ne peuvent pas venir tellement cette scène les a marqués à jamais."

"Les actes ont un prix"

Un peu plus tôt ce jeudi matin, l’avocat de la famille Monguillot a été le premier à prendre la parole. Il est un peu plus de 9 heures quand ses mots résonnent devant la cour d’assises de Pau, où, après quatre jours d’audience, les deux hommes ont en partie reconnu leur responsabilité après des conclusions d'expertise psychiatrique pointant leur absence ou déficit d'empathie.

Si les mots de leur intention n’ont pas de valeur, j’espère que leurs actes ont un prix.

Alexandre Novion, avocat famille Monguillot

France 3 Euskal Herri

Me Alexandre Novion a plaidé la violence des faits. "Je suis convaincu que les morts nous regardent", a-t-il asséné. En s’adressant aux jurés, l'avocat rappelle qui était Philippe Monguillot "un homme simple qui avait quitté l'école à 14 ans". Un homme qui a fait preuve d’autorité en obligeant ses deux meurtriers présumés à acheter des tickets et à mettre leur masque. "Ils y sont allergiques, la vivent comme un prurit", argumente l'avocat de la famille Monguillot.

Alexandre Novion insiste. Il décrit la violence des coups, mais aussi le bruit de la tête qui se fracasse sur le trottoir. "Un bruit qui fait penser à une coquille d'œuf sur le comptoir d'étain.Vous aviez la volonté de faire mal, le plus mal possible, ce n’est pas une bagarre qui a mal tourné", continue-t-il. 

Il se tourne alors vers les jurés et leur donne ce conseil. "Quand vous vous retirerez, n'oubliez pas les victimes. Les seules, les vraies pour lesquelles la vie est écrasée par une pierre tombale." 

Véronique Monguillot, l’écoute, assise sagement, les traits tirés par la fatigue, aux côtés de ses trois filles. Ce jeudi après-midi, la parole est aux avocats de la défense. Le verdict est attendu en fin de journée.

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