C'est la première fois qu'un tel équipement est déployé dans le cadre de la crise sanitaire : un hôpital mobile conçu à Toulouse qui va accueillir jusqu'à 18 patients au centre hospitalier de Bayonne pour faire face à l'épidémie. Opérationnel dès mardi 10 novembre.
Il suffit de quatre personnes pour le déployer. Cet hôpital mobile est l'un des plus rapides au monde à mettre en place.
Il a été mis au point par le CHU de Toulouse en collaboration avec celui notamment de Bayonne. "On met 20 minutes à peu près, c'est notre record." explique Vincent Bounes, chef de service du SAMU 31, et porteur du projet.
Le voilà installé ce lundi 9 novembre devant les urgences du centre hospitalier de Bayonne pour prêter main forte aux équipes basques. "En configuration standard, il est prévu pour 18 patients, maintenant ça peut être adapté selon les besoins. Bayonne va l'utiliser selon ses besoins." précise le Professeur Bounes.
En pleine crise sanitaire, cet hôpital mobile doit temporairement permettre de renforcer le service des Urgences en améliorant la séparation des patients COVID-19 et non COVID et donc la sécurité sanitaire. De fait, il va contribuer à augmenter la capacité d’accueil de patients COVID-19.Il n'était pas prévu pour le Covid à la base. On le déploie à Bayonne où il y a beaucoup de patients, des difficultés au niveau des lits. Il sera opérationnel dès mardi ( 10 novembre NDLR )
Pays Basque #hôpital
— CH Côte Basque (@CHCoteBasque) November 9, 2020
Un hôpital mobile unique en Europe déployé devant les urgences du @CHCoteBasque , équipement développé en collaboration avec le @CHUdeToulouse dans le cadre d'un programme européen et destiné à renforcer la capacité d'accueil https://t.co/MWybsnfHCj pic.twitter.com/psDgeMyNpK
L'hôpital de Bayonne a aussi été choisi car "nous sommes partenaires de ce projet européen, cela va nous permettre de le tester. C'est son premier déploiement de crise", a précisé à Bayonne Tarak Mokni, médecin responsable SAMU SMUR de cette ville.
"On est équipé de respirateurs permettant de prendre en charge des patients Covid plus, quel que soit l'état de gravité, avec un scope pour surveiller la fréquence cardiaque, la pression artérielle", a détaillé Mohamed Nekkaz, urgentiste de 36 ans.
Le département des Pyrénées-Atlantiques est l'un des plus contaminé avec un taux d'incidence de 470 pour 100.000 habitants. Le virus a connu une sérieuse poussée pour se stabiliser ces jours-ci.
"Rapidité, autonomie, confort et sécurité"
Ce sont les objectifs que se sont donnés les équipes toulousaines. Trois ans de travail pour aboutir à ce concept qui, à l'origine, a été conçu pour intervenir lors de catastrophes ou d'attentats."On a commencé à réfléchir à créer un hôpital mobile après les attentats de Barcelone (2017). La plupart des hôpitaux de campagne sont des structures lourdes, déployables en 24-48 heures", a expliqué le chef du SAMU du 31.
"L'avantage ici, c'est un hôpital entièrement autonome, avec tout le matériel médical, une salle de soins, des réserves de médicaments, d'oxygène, un réseau satellitaire".
Le projet tout récemment abouti n'a pas attendu avant d'être envoyé sur le terrain des opérations "On avait initié ce projet là avant le Covid, forcément l'épidémie a accéléré
les choses. Il est sorti des ateliers le 4 septembre. " confie le Professeur Bounes.
L'hôpital mobile pourra ensuite être utilisé dans le Sud-Ouest, les provinces frontalières espagnoles et la principauté d'Andorre.