Après trois heures de débats, les élus des 158 communes de la Communauté d'Agglomération du Pays basque ont voté contre le projet de Ligne Grande Vitesse au Sud de Bordeaux, qui comporte le tronçon Bordeaux-Dax, dont le coût s'élève à plus de 14 milliards au total.
La facture s'annonce de 14,3 milliards d'euros pour deux lignes supplémentaires au sud de Bordeaux. Après le "oui mais..." du Conseil départemental, le dossier était ce 18 décembre soumis au vote des élus de la Communauté d'agglomération (CAPB).
Chacun des élus devait répondre à deux grandes questions. Tout d'abord sur le principe de cette LGV au Sud de Bordeaux : est-ce une bonne décision ? Puis sur le financement. C'est sur le principe, donc, qu'ils ont affiché massivement leur refus.
Il faut dire qu'ici, on se souvient avoir déjà participé au financement entre Tours et Bordeaux alors que d'autres départements directement concernés par le tracé s'en étaient affranchis. C'est pourquoi le département des Pyrénées-Atlantiques comptait sur un vote solidaire, quel qu'il soit, des collectivités.
144 voix contre, 41 pour
Le vote a finalement eu lieu après trois heures de débat et de nombreuses prises de parole. Ils étaient 210 conseillers de l'agglomération à voter:
- 144 se sont prononcés contre, essentiellement des maires progressistes et nationalistes basques dont Jean-René Etchegaray (UDI), maire de Bayonne et président du Conseil départemental
- 41, en revanche, se sont dits favorables à cette participation
- 14 se sont abstenus
- 3 ne se sont pas exprimés
Un refus donc massif de ce prolongement au Sud de Bordeaux, du moins sur le principe, et donc de la participation financière qui lui incombait soit 45,8 millions d'euros sur 14,3 milliards d'euros.
Les élus indiquent qu'il faudrait moins de moyens pour réhabiliter les lignes ferroviaires existantes et nécessitant des travaux que de créer cette ligne à grande vitesse "qui non seulement ne règlera pas la question du transport au quotidien de nos concitoyens, mais en plus de ça va déstructurer le territoire dans lequel on vit", selon M. Etchegaray. "Avec les conséquences que cela peut avoir sur le logement. car la pression foncière que connaît la région de Bordeaux sera exactement la même ici" .
Après l'agglomération Grand Dax, les départements de Gironde, du Lot-et-Garonne, ce refus de l'agglomération basque est un nouveau "non" au projet ferroviaire. Mais d'autres négociations seraient encore possibles d'ici la fin de l'année...
Le projet de LGV Sud-Ouest qui a été relancé au printemps par le gouvernement, devrait permettrait de raccourcir d'une heure le temps de trajet vers Toulouse et 20 minutes vers Dax.
Son financement qui était également à l'ordre du jour prévoyait que 40 % reviendrait à l'Etat, 40 % aux collectivités locales des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine et 20 % par l'Union Européenne.