Ce samedi 27 novembre vers 10h, plus d'une centaine de personnes se sont mobilisées à Casteljaloux pour protester contre la future LGV entre Bordeaux et Toulouse. Le jeudi 25 novembre, la métropole de Bordeaux a voté en faveur du projet.
"Franchement... je n'y vois pas d'intérêt." La réponse de Julie Castillo, maire de Casteljaloux, est sans appel. La LGV entre Bordeaux et Toulouse fait encore polémique, notamment dans sa commune, où environ 150 manifestants étaient rassemblés ce samedi matin place de la Cardine.
Aucun bénéfice pour les élus
Parmi eux, une trentaine d'élus, dont beaucoup gèrent des villes impactées par le tracé de cette ligne à grande vitesse. Ils ne voient pas ce que pourrait apporter ce projet dans leurs communes, souvent trop loin des métropoles comme Bordeaux, Agen ou Toulouse. De son côté, Julie Castillo ne croit pas que la LGV amènera de nouveaux habitants à Casteljaloux :
Pourquoi viendraient-ils s’installer chez moi alors qu’on est à une heure de la gare la plus proche ? Et a-t-on l’assurance que ce train s’arrêtera autant qu’on nous le dit à Agen ? Je n’en ai aucune certitude.
L'élue estime aussi que les maires des communes impactées n'ont pas voix au chapitre dans les débats, alors qu'ils sont les premiers concernés: « On se sent oubliés des réflexions qu’on peut mener. Pourtant nous ne sommes pas des ignares, on propose des alternatives qui vont être exposées notamment à travers les lignes existantes et le développement de mobilités qui sont dans notre intérêt. »
Même son de cloche pour Raymond Girardi, maire d'Argenton. Il doute que cette LGV puisse aider à développer sa commune et celles de ses confrères :
Un train qui va rouler à 300 km/h entre Bordeaux et Toulouse va aider à développer le territoire ? Non ! Le train qui va développer le territoire c’est celui qui s’arrête à Marmande, à Agen, celui qui répond à un besoin : la desserte des citoyens.
Et dans le Lot-et-Garonne, certains de ces citoyens seront directement impactés cette ligne. C'est le cas de Catherine Aime, propriétaire d'un gîte à Vianne, qui se trouve tout près du tracé. Elle ne voit pas comment elle pourrait supporter ce bouleversement :
Ça va apporter des nuisances sonores, vibratoires, complètement indésirables pour nous. Ce sera inacceptable de vivre dans ces conditions.
La LGV validée par Bordeaux Métropole
Le projet de LGV Bordeaux-Toulouse-Dax semble peu à peu se concrétiser. Bloquée par Emmanuel Macron au début du quinquennat, puis relancée par ce dernier en septembre, cette ligne au coût de 14 milliards d'euros a trouvé grâce aux yeux de la métropole Bordelaise. En effet, les élus ont voté en faveur de son financement le jeudi 25 novembre. Elle permettrait aux trains de circuler à 320 km/h et placerait Toulouse à 1h 05 de Bordeaux et 3h10 de Paris.
De nombreux départements se sont en revanche prononcés contre ce projet : comme le Lot-et-Garonne. Des rassemblements ont eu lieu sur le territoire pour protester contre cette ligne jugée trop coûteuse et inadaptée. Et la mobilisation devrait se poursuivre tant que ce sujet brûlant sera toujours d'actualité.