Ce mardi 8 mars marquait la première nuit d’escale en terre basque pour une vingtaine de réfugiés ukrainiens. La ville d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), lieu de transit avant de rejoindre l’Espagne ou le Portugal, s’organise pour accueillir ces familles après un exode éprouvant.
Il est 20h47 précises, ce mardi 8 mars, lorsque les premiers réfugiés ukrainiens arrivent en gare d’Hendaye. Installé dans la région depuis huit mois, Igor Konachenkov, originaire de Kiev, est venu les accueillir. “Ils ont quitté l’Ukraine il y a cinq jours”, relate-t-il. “Ils arrivent très stressés, mais touchés par la solidarité.”
Une nuit au dojo
Une solidarité organisée en quelques heures, selon le maire d’Hendaye, Kotte Ecenarro. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques lui a annoncé le matin-même que des ressortissants ukrainiens devaient être accueillis pour une nuit sur sa commune, avant de poursuivre leur route vers l’Espagne ou le Portugal.
“Nous devons veiller au maximum au confort de ces populations dans ce contexte de guerre qui cache son nom aujourd'hui”, appuie Kotte Ecenarro, maire d’Hendaye.
Ce soir-là, une vingtaine de personnes, surtout des femmes et des enfants, est accueillie par le personnel de la Croix Rouge, présent pour leur servir une collation, ainsi que les pompiers du SDIS64 pour prodiguer des soins. Le dojo de la commune a été spécialement aménagé pour leur permettre de passer la nuit au chaud.
“Hendaye est une petite ville mais elle arrive à prendre en charge ces gens”, se réjouit Igor Konachenkov. “Depuis qu’ils ont traversé la frontière ukrainienne, tout le monde s’organise pour leur permettre d’avoir de la nourriture par exemple. Pour eux, c’est incroyable.”
Rejoindre des proches en Espagne ou au Portugal
Ce mercredi 9 mars, une centaine de personnes devrait être de passage en gare d’Hendaye. Depuis une semaine, une quarantaine d’Ukrainiens était déjà accueillie par des particuliers dans la commune. Mais la grande majorité des réfugiés compte rejoindre de la famille ou des amis en Espagne ou au Portugal.
Ils seront accompagnés de l’autre côté de la frontière, à la gare d’Irun, pour rejoindre Madrid dans un premier temps. “Les services de police, côté français et côté espagnol, ont promis d’être facilitateurs”, précise Kotte Ecenarro, maire d’Hendaye. “Nous avons été bousculés pendant quelque temps avec des transits Sud-Nord qui ne peuvent pas se faire. Aujourd’hui, le transit dans le sens Nord-Sud peut se faire et moi je m’en réjouis.”
Car dans cette région du Pays Basque, les contrôles à la frontière sont fréquents. De plus en plus de personnes migrantes tentent de franchir la frontière franco-espagnole. Pour éviter ces contrôles, certains passent par le fleuve Bidassoa, ou par les voies ferrées, au péril de leur vie.