Au Pays basque, un agriculteur à la retraite refuse de laisser partir Zaza, un nandou, animal de la famille de l'autruche. L'Office français de la biodiversité veut le retirer du village où il vit depuis plus de 20 ans pour le placer dans un zoo.
Jean Sallaberry entend bien se battre jusqu'au bout. Cet ancien agriculteur d'Urt, dans le Pays basque, élève un nandou - espèce de la famille des autruches - depuis 22 ans.
Mais une procédure a été engagée pour le séparer de Zaza, qui lui avait été léguée par ses voisins. L'Office français de la biodiversité veut le placer dans un zoo en Charente-Maritime, l’espèce étant classée « sauvage, réputée dangereuse ». Elle nécessite, selon l’OFB, « une autorisation donnée que si l’on peut justifier d’une formation spécifique et d’une installation parquée ». L'oiseau vit sur un terrain clôturé de plusieurs hectares, entouré de chevaux.
Or pour Jean, Zaza n’a jusqu’ici causé aucun problème à Urt. Et pour lui, l’incompréhension est d’autant plus forte qu’il ne reste que quelques années à Zaza pour vivre, l’espérance de vie d’un nandou étant de 25 ans.
Il a rien demandé lui, moi je demande à ce qu'il vive là.
Jean SallaberrySource : France 3 Euskal Herri
Emu, il confie vivre "très mal" l'idée d'être séparé de ce volatile, avec qui il a développé une réelle complicité au fil du temps. "Je passe à 7h et demie, le nandou sera là, au portail. Il attend son pain, le soir rebelotte à 6h00. Et après il mène sa vie dans le champ", assure le retraité.
L'animal "fait partie du village"
Celui-ci est soutenu par plusieurs voisins, à l'instar d'Eric Derouin. "Je voudrais poser la question à ceux qui veulent le mettre dans un zoo, s'ils ont des parents âgés, qui sont autonomes, heureux dans leur maison. Et tout d'un coup on leur dit : on vous met dans un EHPAD, enfermé. C'est ce qu'on va faire avec ce nandou", se désole-t-il. Pour lui, l'animal "fait partie du village".
S'il décide de garder Zaza, Jean Sallaberry risque une amende de 2 000 euros. Une pétition, qui a déjà recueilli plus de 1 000 signatures, a été lancée pour que l'oiseau puisse finir ses jours à Urt.
Une décision de justice sera prise le 10 septembre quant à l’éventuel transfert de l’animal.