A Bayonne, le maire sortant Jean-René Etchegaray (UDI) est candidat à sa succession avec une liste qui rassemble large sur l'échiquier politique. Face à lui, la gauche est divisée. Seule l'extrême-droite semble pouvoir gripper un peu la machine et le priver d'une victoire dès le premier tour.
Il ne voulait pas abandonner "à ce stade". Sans grande surprise, Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne depuis 2014, a officiellement annoncé le 21 janvier qu'il était candidat à sa propre succession.
"J'aurais eu un sentiment d'abandon si j'avais arrêté à ce stade", a justifié le maire sortant, expliquant vouloir poursuivre son travail sur l'entrée de Bayonne " dans l'ère de la modernité".
Sa liste s'annonce plus large que celle avec laquelle il a remporté le scrutin en 2014. Jean-René Etchegaray sera entouré, entre autres, de Loïc Corrégé, référent LREM du département, de Sylvie Durruty, sa première adjointe LR ou encore de Laurence Hardouin, avocate issue de la mouvance abertzale et très engagée auprès des migrants et exilés.
L'accueil des migrants, une question centrale
La Mairie de Bayonne a ouvert en collaboration avec des associations un centre d'accueil pour les exilés en transit à Bayonne, le centre Pausa. Après le départ de l'association Atherbea, la gestion de ce dernier a été reprise par la Communauté d'agglomération Pays Basque, présidée par Jean-René Etchegaray. Plus d'une centaine d'exilés sont pris en charge par le centre chaque jour.
La droite de la droite, une menace ?
Si le maire de Bayonne a toujours développé sa politique sociale, son action pour l'accueil des migrants dans des conditions dignes pourrait irriter les partisans locaux d'une droite plus extrême. Aux dernières élections européennes, Jordan Bardella (RN) a obtenu plus de 15% des suffrages de la commune.Des électeurs discrets, mais qui pourraient choisir de se détourner d'Etchegaray au profit de la liste montée par Pascal Lesselier. Une liste "d'union des droites", "souverainiste et patriote", menée par un représentant de Debout la France, avec des membres du Rassemblement national.
Avec Bayonne Plurielle, Pascal Lesselier pourrait également attirer les partisans de la droite souverainiste, peu réceptifs à l'engagement du maire sortant en faveur de la langue basque ou encore aux côtés des Artisans de la paix .
Une gauche divisée
Face à lui, Jean-René Etchegaray retrouvera le socialiste Henri Etcheto, candidat malheureux en 2014. A l'époque, pourtant en tête au premier tour, Henri Etcheto avait été battu d'une vingtaine de voix seulement au second. Mais pour l'échéance de mars, la gauche bayonnaise se retrouve en ordre dispersé avec deux autres listes : d'un côté celle d'Europe écologie les Verts – France Insoumise "Baiona verte et solidaire" de Jean-Claude Iriart et Sophie Bussière qui s'associent avec Euskal Herria Baï, la gauche nationaliste.
De l'autre, la liste Demain Bayonne - Bihar Baiona de Mathieu Bergé (conseiller municipal, ancien socialiste, proche du Mouvement Génération.s de Benoît Hamon) et Sophie Herrera Landa.
Quid de l'agglomération ?
Le mois de mars marquera également le temps des élections à la tête de la communauté d'agglomération Pays basque. L'entité, qui ne regroupe pas moins de 158 communes, a été créée en janvier 2017. Avec ses 300 000 habitants, la collectivité est la deuxième de Nouvelle-Aquitaine, derrière la CUB de Bordeaux, et est présidée par le maire de Bayonne.Là aussi, Jean-René Etchegaray se verrait bien rempiler. "Je serai coché, fléché comme aspirant à la communauté d'agglomération Pays basque, mais quelle sera ma place, on verra plus tard", a déclaré ce dernier sur France bleu Pays basque.