À l'hôpital de Bayonne, les représentants des personnels de santé relaient une profonde inquiétude face à l’escalade des violences au sein du service des urgences. Ils regrettent la mise en place de mesures de sécurité insuffisantes et demandent la présence d'un agent de sécurité, habilité à intervenir, 24h/24,
Une tentative de strangulation sur un infirmier la semaine dernière, une infirmière agressée à coups de poing et de pied dans la nuit du 31 août. Ces deux nouveaux actes de violence portent à 21 le nombre d'agressions dénoncées par les agents hospitaliers des urgences de Bayonne depuis le début de l'année 2024, contre 16 sur l’ensemble de l'année 2023.
Grégory Pradel est représentant syndical UNSa à l'hôpital de Bayonne et brancardier aux urgences. Il constate cette augmentation significative des violences à l'encontre des personnels de santé, et ses conséquences. Selon lui, les personnes à l'origine de ces violences sont "le plus souvent des patients souffrant de troubles psychiatriques, ou sous l'emprise d'alcool ou de produits stupéfiants".
On vient travailler avec la peur au ventre, sans savoir comment on va terminer la journée.
Grégory PradelBrancardier, représentant UNSa à l'hôpital de Bayonne
Une situation intenable
Face à une situation "devenue intenable", le syndicat UNSa Santé Sociaux du centre hospitalier de la Côte Basque (CHCB) appelle "à une intervention immédiate des autorités compétentes pour assurer la protection physique et mentale du personnel hospitalier."
Dès ce vendredi 30 août, avant même la nouvelle agression survenue dans le week-end, l'UNSa avait adressé un courrier d'alerte, à la fois à la direction de l'hôpital, au préfet, à l'ARS et au procureur de la République : "Il faut qu'on envoie un signal fort à la population en signifiant qu'aux urgences il n'est plus possible d'agir comme ça envers des soignants. Ce n'est pas possible qu'on continue comme ça. On n'est pas là pour se battre avec les patients " s'indigne Patrick Cazalis, secrétaire local UNSa Santé Sociaux de l’hôpital de Bayonne.
Des mesures insuffisantes
Selon le syndicat, "les mesures actuellement en place, telles que la fermeture des locaux après 20 heures et la présence d’un agent de sécurité uniquement la nuit, sont largement insuffisantes". "Il ne dispose d'aucun équipement dissuasif, ce qui met en péril la sécurité des agents et des patients", dénonce l'UNSa santé.
L’agent de sécurité affecté n’est pas autorisé à intervenir physiquement en cas de violence
UNSa Santé
"Ce n'est pas un bouton d'alarme qui va empêcher la violence. La violence continue. Il faut de la présence humaine. Il faut dissuader. Et il faut des gens en capacité d'agir en cas de problème" détaille Patrick Cazalis.
"Nous déplorons que notre direction, sous prétexte de contraintes budgétaires, ait opté pour des mesures de sécurité minimales. L’absence de budget ne peut justifier la mise en danger de la vie des agents publics, qui se dévouent au quotidien pour assurer les soins des patients. Il est inconcevable d’attendre qu’un drame se produise pour agir".
Des forces de l'ordre stationnées dans l'hôpital
Les personnels de santé réclament à l'agence régionale de santé (ARS) de financer un poste d'agent de sécurité habilité à intervenir, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
En attendant, ils demandent que "des effectifs des forces de l’ordre soient stationnés au sein de l’hôpital de Bayonne afin de prévenir, dissuader et interpeller toutes personnes qui se rendraient coupables d’agressions envers un agent hospitalier ou un usager". Les urgentistes rappellent leur objectif : pouvoir se consacrer aux soins des patients en toute sérénité et en toute sécurité.