À Hendaye, une restauratrice avait refusé l'entrée dans son restaurant à une femme voilée au mois de mai. Elle vient d'être condamnée par le tribunal de Bayonne à une amende de 600 euros .
Six mois après les faits, une restauratrice d'Hendaye a été reconnue coupable de "discrimination fondée sur la religion". En mai dernier, elle avait refusé d'accueillir dans son restaurant une femme qui portait un voile ainsi que son fils. Le tribunal de Bayonne a condamné la restauratrice à 600 euros d'amende. Agée de 64 ans, la femme devra également verser 1 300 euros au titre de préjudice moral subi par la cliente et son fils. Elle devra effectuer un stage de citoyenneté "en vue de l'apprentissage des valeurs de la République".
Des propos jugés "infamants"
Le 29 mai dernier, jour de fête des mères, la restauratrice avait refoulé la femme et son fils à l'entrée de son établissement. Ce dernier avait filmé et posté la scène sur les réseaux sociaux. "Si vous avez le droit à ça, avait-il signalé en pointant du doigt la croix que portait la restauratrice autour du cou, pourquoi elle n'a pas le droit à ça ?". La restauratrice s'était justifiée en précisant qu'elle refusait de recevoir des clients "habillés comme dans la préhistoire". La vidéo a été vue des dizaines de milliers de fois. Ce mardi, le parquet a jugé les propos tenus par la restauratrice "infamants".
"Comme des sous-citoyens"
Le fils de la femme exclue du restaurant avait porté plainte auprès du parquet de Pau après les faits. "On s'est senti comme des sous-citoyens", a-t-il déclaré à la barre. Sa mère, quant à elle, n'en est pas ressortie indemne.
"Je me suis sentie très humiliée, elle m'a énormément blessée, maintenant j'ai toujours cette crainte quand je vais dans un restaurant"
Femme refoulée d'un restaurant à Hendaye à cause de son voile
De son côté, l'avocat de la restauratrice, née en Espagne et de nationalité française, n'exclut pas de faire appel. "On veut donc apprendre à ma cliente à être française. Quand on a un mélange entre culture et religion, ça donne ce genre de décision", a réagi son avocat Jacques Tournaire. La restauratrice a toujours nié toute intention raciste ou islamophobe. "Moi, j'ai juste envie de voir les visages. Je ne pouvais pas le voir, et c'est pour cela que je lui ai demandé de l'enlever. Elle l'a fait, et c'est son fils qui a dit qu'il fallait partir", avait-elle déclaré à France 3 Euskal Herri.