Une vingtaine de bateaux de marins-pêcheurs ont décidé de bloquer le port de Bayonne ce mercredi 29 mars 2023. Ils protestent contre les récentes décisions du Conseil d'Etat d'imposer la fermeture de certaines zones de pêche dans le golfe de Gascogne pour protéger dauphins et marsouins.
Depuis le début de la matinée, une vingtaine de chalutiers ont investi l'entrée du port de Bayonne pour bloquer le trafic. Ils viennent du pays basque, de Capbreton et d'Arcachon.
"Vos marins sont menacés" est écrit sur une pancarte brandie à l'avant d'un bateau.
Les professionnels dénoncent la décision du Conseil d'Etat imposant d'ici six mois la fermeture de certaines zones de pêche en Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne.
Neuf jours après la décision, la tension est à son comble et les manifestants indiquent que "toute la filière pêche est en danger".
A bord d'un bateau, Jean-Yves Elissalde, vice-président du comité des pêcheurs de St-Jean-de-Luz a répondu à France 3 Euskal Herri.
"On veut marquer le coup et durcir le mouvement, être écoutés. On veut connaître désormais la position du gouvernement.
Le gouvernement ne veut plus de pêcheurs ? de mareyeurs, de poissonniers ? Si on ferme certaines zones de pêche, 40 à 60 % du chiffre d'affaire de bateaux seront impactés. Quelle société pourra tenir ?".
A propos de la mortalité des petits cétacés, dénoncée par le conseil D'Etat et des ONG, le patron des pêcheurs veut rappeler que la profession fait des efforts pour lutter contre le phénomène.
"Il y a des captures de dauphins mais on travaille pour ne pas le faire. On a signé un pacte il y a un mois pour éviter les pêches accidentelles. On pose des caméras. On a deux ans d'essais mais on ne nous laisse pas le temps".
Ces derniers mois, 400 dauphins ont été retrouvés sur les plages. Beaucoup présentaient des traces de capture causées par des filets de chalutiers. Chaque année, 9 000 cétacés sont retrouvés morts sur la côte atlantique. Des chiffres remis en question par les pêcheurs.
Journées mortes dans les ports
Cette action coup de poing des pêcheurs intervient à la veille de "journées mortes" dans les ports français jeudi et vendredi pour exiger du gouvernement des réponses à une série "d'attaques" fragilisant le secteur, dans un climat de tensions jamais vu depuis la crise du Brexit.
Les professionnels dénoncent aussi des "réglementations européennes inadaptées", notamment l'interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d'ici 2030.
La flotte française a déjà diminué de plus d'un quart en 20 ans et la pêche nationale ne représente que 25% du poisson vendu sur les étals.