Un maire contraint d'enlever le drapeau palestinien : "Jusqu’ici la population ne s’en était pas émue"

À Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, le drapeau palestinien ne flotte plus sur la façade de la mairie, à la demande de la préfecture. Pour le maire, "il faut condamner l'attaque terroriste", tout comme "la riposte d'Israël".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Mardi 10 octobre, Louis Labadot, le maire de Mauléon-Licharre reçoit la sous-préfète des Pyrénées-Atlantiques, qui veut s’entretenir avec lui. Le motif de cet échange : la présence du drapeau palestinien sur la façade de la mairie, jumelée avec Balata, un camp de Cisjordanie.

“Nous sommes jumelés depuis deux ans, nous avons également organisé un voyage à l’époque dans le camp de Balata”, détaille le maire communiste.

"Soutenir la cause palestinienne"

Pour “éviter les troubles à l’ordre public”, le maire a tout de même retiré le drapeau, “glissé sous un pot de fleur pour le raccrocher dès qu’on le pourra”. S’il ne veut pas se lancer dans une bataille judiciaire, il confie ne pas comprendre la décision.

“Il y a 3 000 habitants à Mauléon, et jusqu’ici la population ne s’en était pas émue. Tout le monde sait que je suis un homme de paix. Enlever le drapeau n’a fait que mettre en lumière la ville de Mauléon et son petit rôle pour la défense du peuple palestinien”, analyse-t-il, avant d’évoquer une manifestation à Pau, en soutien à Israël, où figuraient des drapeaux israéliens. 

La riposte israélienne doit aussi être condamnée.

Louis Labadot, maire de Mauléon

France 3 Aquitaine

Pourtant, son positionnement est clair. “Je condamne l’attaque terroriste du Hamas, mais nous souhaitons plus que jamais soutenir la cause palestinienne. Il faut deux états qui vivent en bonne intelligence et je pense que la France s’honorera à prendre des dispositions pour arrêter le massacre”, détaille Louis Labadot, précisant que “ce sont les peuples qui subissent aujourd’hui”.

Principe de neutralité

Dans un courrier, délivré le lendemain aux maires et sous-préfets des Pyrénées, la préfecture centrale rappelle “le principe de neutralité des services publics”. Il “s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques”. 

Selon la jurisprudence, établie en 2011 à Lyon, “un drapeau étranger peut traduire l’expression directe ‘une prise de position politique dans le domaine de la politique étrangère de la France”, souligne la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

▶ Reportage de A. Brousse et E.Galerne

durée de la vidéo : 00h01mn30s
À Mauléon, dans les Pyrénées-Atlantiques, le drapeau palestinien ne flotte plus sur la façade de la mairie, à la demande de la préfecture. Pour le maire, "il faut condamner l'attaque terroriste", tout comme "la riposte d'Israël". ©France 3 Euskal Herri

Le maire, lui, espère pouvoir retourner en Cisjordanie, pour un nouveau voyage municipal, initialement prévu en mai ou juin 2024.

Jeudi 12 octobre, Gérald Darmanin a également demandé à l’ensemble des préfets du territoire l’interdiction de toutes les manifestations pro-Palestine en France. 

"Les manifestations pro-palestiniennes, parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public, doivent être interdites", écrit le ministre de l’Intérieur dans un télégramme envoyé, en réclamant des interpellations pour les éventuels "organisateurs" et les "fauteurs de troubles".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information