En début d'après-midi, ce vendredi 26 août 2022, une dizaine de migrants a été interpellée à l'intérieur d'une église d'Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) par la police. Ils auraient été reconduits à la frontière, selon le maire de la commune. Ce dernier se dit "consterné" par cette expulsion.
"Une dizaine de migrants étaient réfugiés dans l'église, comme ils le font souvent pour avoir un lieu de repos tranquille. Mais malheureusement, ils sauront que ce n’est plus un lieu tranquille puisque je crois qu’on a franchi un nouveau pas aujourd’hui", s'émeut le maire d'Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), Philippe Aramendi, qui précise ne pas avoir été sur place au moment de l'expulsion.
Ce vendredi 26 août 2022, en début d'après-midi, une intervention policière a eu lieu à l'intérieur de l'église Saint-Vincent d'Urrugne pour expulser une dizaine de jeunes migrants présents à l'intérieur. Certains ont été arrêtés. Selon le maire, ils auraient été reconduits à la frontière.
Une expulsion inédite
"C’est la première fois à Urrugne que des policiers pénètrent dans une église pour interpeller une, voire des personnes", indique le maire d'Urrugne.
Ce n’est pas avec ce type d’agissements qu’on va apporter une solution à la problématique de la migration.
Philippe Aramendi, maire d'UrrugneFrance 3 Nouvelle-Aquitaine
France 3 Nouvelle-Aquitaine : Interview de Philippe Aramendi, maire d'Urrugne
Pour lui, l'Eglise, lieu public, est aussi un lieu de valeurs: "Je pense que les autorités religieuses s’exprimeront sur le sujet, ce qu’ils en pensent. Moi, en tant que maire, je suis assez consterné. Aujourd’hui, on franchit un autre pas dans cette politique contre les migrants."
Pour Devi Martinez, co-présidente de l'association d'aide aux migrants Bidasoa Etorkinekin "c'est une façon irrespectueuse et inhumaine de traiter les personnes. Les églises sont un lieu d’asile et de protection connus sur le chemin d'Hendaye et de Bayonne. Si la police entre dans l’église ça devient problématique."
L'association appelle à un rassemblement samedi 27 août à 18 heures devant l’église d'Urrugne, pour dénoncer cette expulsion.