Un homme de 42 ans, encadrant d'une équipe de rugby de jeunes mais également d'aspirants sapeur-pompiers, a été mis en examen jeudi à Pau pour "agression sexuelle sur mineur et corruption sur mineur", et placé en détention provisoire. Notre enquête.
L'homme, lui-même un sapeur-pompier volontaire, avait été placé en garde-à-vue mardi, puis "présenté devant le juge d'instruction jeudi après-midi.
Il a farouchement nié les faits au long de sa garde à vue.
Le quadragénaire a fait l'objet d'une enquête, à la suite d'une rumeur et d'un signalement, qui a donné lieu aux auditions de trois mineurs.
Les faits présumés se seraient déroulés en décembre dans 3 clubs de rugby du canton d'Arzacq en Béarn où le quadragénaire est aussi sapeur-pompier volontaire depuis une dizaine d'années.
Le club l'avait sorti de la fonction d'encadrant. Il occupait un poste administratif mais restait trop proche des adolescents selon Jean-Georges Pecoste, président du club de Nord Béarn XV.
"C'était quelqu'un qui avait, avec les gamins, des relations très familières. Il avait pris des gamins sous son aile qu'il encadrait sans en avoir la fonction. "
Selon nos informations, il gardait chez lui plusieurs jeunes, le vendredi soir, après l'entraînement. Ils passaient la nuit à son domicile et le lendemain, samedi, le suspect les accompagnait au centre de formation des sapeur-pompiers où il était responsable également. L'une des familles aurait évoqué des problèmes en fin d'année dernière, provoquant 4 autres témoignages.
Yves Sallenave- Péhé, le président du SDIS 64 confirme :
"Les familles ont fait état de faits imprécis. On a parlé d'attouchements. On n'est pas rentré dans le détail. Vous comprenez que, dans ces cas-là d'affaires extrêmement délicates, les mots ont leur importance. Mais dès que nous avons eu les premiers témoignages, nous avons immédiatement suspendu la personne en question".
L'homme a été suspendu à titre conservatoire par la direction du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Pyrénées-Atlantiques, a indiqué la gendarmerie.
Une expertise psychiatrique du suspect n'a révélé aucune pathologie.
Le reportage de Sandrine Estrade et Benoît Bracot