Le président MoDem des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre, a publié mercredi une lettre ouverte à Nicolas Hulot, lui demandant de "bien mesurer les conséquences" de son intention de réintroduire deux ourses là où "l'activité pastorale est la plus importante du massif".
"Je suis de ceux, vous le savez, qui souhaitent la réussite du gouvernement d'Edouard Philippe", écrit en préambule le président du Conseil départemental au ministre de la Transition écologique et solidaire."Mais je pense profondément que, dans cette affaire, vous devriez prendre davantage en compte la dimension humaine et considérer les ravages causés par votre décision dans les esprits d'une population garante d'un patrimoine, d'un métier au coeur de l'histoire de notre civilisation", ajoute cet ancien sénateur centriste.
"En montagne, l'activité pastorale est probablement un des meilleurs garants d'un environnement préservé", insiste-t-il. "Ne pensez-vous pas que l'installation d'une ferme vaut toutes les introductions de plantigrades (exotiques, qui plus est)?"
Réintroduction à la fin de l'été ou l'automne
Nicolas Hulot avait annoncé en mars son intention de réintroduire à l'automne deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques, opération inédite depuis 12 ans.
Il ne reste que deux mâles dans ce département, dont le fils de Cannelle, dernière représentante de l'ours de souche des Pyrénées, tuée par un chasseur en 2004.
Le ministre doit se rendre dans le département prochainement pour présenter son projet mais aucune date n'a été fixée officiellement.
Ce projet rencontre une forte opposition dans le massif où l'activité pastorale est importante.
Après consultations, le préfet Gilbert Payet vient d'envoyer un rapport au ministère, préconisant notamment, selon lui, "un renforcement des mesures de protection des troupeaux".
Ce lundi 25 juin, une consultation publique a été ouverte à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.