La cour d'appel de Pau a rejeté ce mardi la requête en annulation de la mise en examen d'une des suspects dans le meurtre d'Alexandre Junca, sauvagement tué en 2011 à Pau.
Fatimah Ennejah, 47 ans, compagne du principal suspect Mickaël Baerhel, 27 ans, est, comme les trois autres personnes poursuivies dans cette affaire, mise en examen pour "assassinat, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineur de 15 ans en bande organisée".
"La mise en examen de Mme Ennejah a bien été prononcée par la juge d'instruction en présence d'indices graves et concordants rendant vraisemblable qu'elle ait pu participer comme auteur ou comme complice à la commission des faits dont elle est saisie", a motivé dans son arrêt la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Pau.
"La Chambre de l'instruction a confirmé que ce dossier était loin d'être vide comme le prétendait la défense", a déclaré Me Pierrette Mazza-Capdevielle, avocate de la mère d'Alexandre, à une correspondante de l'AFP.
L'avocat de Mme Ennejah, Me Thierry Sagardoytho, a indiqué à l'AFP "prendre acte" de la validation de la mise en examen, mais a déclaré espérer "que ce dossier avance enfin et que des actes d'instruction soient diligentés avec célérité" car, selon lui, "ce dossier ronronne ostensiblement".
"Il conviendra qu'on nous explique sans lâcheté aucune pourquoi une fonctionnaire de police secours, en juin 2010, a commis la bourde de négliger les appels téléphoniques de Mme Ennejah au point que l'enquête a pris deux ans de retard", a-t-il fustigé.
La Chambre de l'instruction se prononcera le 8 octobre sur une autre requête en annulation de mise en examen, celle de Claude Ducos, un retraité soupçonné d'avoir aidé M. Baerhel à faire disparaître le corps d'Alexandre, retrouvé démembré dans un cours d'eau qui traverse Pau.
La Cour d'appel avait par ailleurs rejeté par deux fois les demandes de remise en liberté formulées par Mme Ennejah et M. Ducos. Me Sagardoytho a annoncé que "sitôt les confrontations de la semaine prochaine réalisées", il déposerait "une nouvelle demande en liberté" pour sa cliente.