L'homme de 27 ans a avoué, hier samedi, avoir tué le jeune garçon de 13 ans à coups de marteau. Il a reconnu être présent lorsque le corps démembré d'Alexandre Junca a été jeté dans le Gave, rivière qui traverse Pau, des jours plus tard.
Hier, samedi, une femme et deux hommes ont également été mis en examen à Pau pour assassinat dans cette affaire.
Le principal suspect, quatrième mis en examen a été présenté au juge ce matin.
Les dernières informations avec ce reportage de Valérie Gavois et Eric Depay :
Selon l'auteur présumé du meurtre, il aurait rencontré par hasard Alexandre. La rencontre aurait dégénéré en coups. Cet homme devait être présenté ce dimanche matin au juge d'instruction. Car, il reste encore des zones d'ombre.
Quel rôle ont joué les 3 autres mis en examen ?
Deux hommes, Mike, âgé de 25 ans et Joseph, âgé de 74 ans, ainsi qu'une femme de 47 ans, Fatima, avaient été interpellés mercredi et présentés hier samedi après-midi à la juge Lucile Pichenot. Ils ont été mis en examen pour des chefs très graves : " Avoir, entre le 4 et le 26 juin 2011, donné la mort à Alexandre Junca avec préméditation, avec des circonstances aggravantes d'actes de torture et de barbarie, et pour avoir enlevé, détenu et séquestré le 4 juin 2011 plus de sept jours le jeune homme en bande organisée ", le tout avec la circonstance aggravante qu'il s'agissait d'un mineur de quinze ans.
Joseph, un retraité de taille moyenne à l'allure voûtée, a été le dernier à comparaître. Il semble être le plus impliqué dans l'assassinat de l'adolescent de 13 ans. Il aurait notamment pu participer à son démembrement, selon une source proche du dossier.
Les deux autres mis en examen affirment n'avoir rien fait, ont rapporté leurs avocats respectifs à l'issue de leur comparution devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Tous trois ont été écroués, dans des lieux différents, à l'issue de leur comparution devant le JLD.
La femme était la compagne du principal suspect au moment des faits. Mère de trois enfants, cette toxicomane, qui souffre de troubles psychiatriques, semblait très fatiguée.
"Mike", est apparu maigre, de taille moyenne, le front dégarni, l'air hagard. Il porte le même prénom que la personne ayant signé le registre de condoléances d'Alexandre en indiquant " celui qui t'a fait ça gît sous terre ". Cette mention avait mis les enquêteurs sur la piste des milieux marginaux.
Comment est mort Alexandre ?
On ignorait encore, samedi, si Alexandre est mort sur le coup après une simple altercation avec le principal suspect, ou s'il a été détenu et violenté pendant plusieurs jours par plusieurs personnes, avant qu'une première partie de son corps,
un fémur, soit retrouvée relativement en bon état de conservation dans le Gave le 26 juin.
D'où peut-être, selon un spécialiste du dossier, l'ouverture d'une information avec des chefs très graves pour chacun des mis en cause, qui pourraient le cas échéant être allégés au fil d'une enquête "qui est loin d'être terminée", selon lui.
Le principal suspect avait agressé, visiblement avec le même marteau, un SDF à Pau le 12 juillet 2011, un mois après la disparition d'Alexandre. Une agression pour laquelle il était incarcéré en Dordogne jusqu'à ces derniers jours.
Au total, six personnes ont été placées en garde à vue, depuis mercredi dans le cadre de cette affaire. Deux d'entre elles ont depuis été remises en liberté.
Presque 2 ans après les faits
Alexandre, 13 ans, avait disparu le 4 juin 2011 alors qu'il se rendait chez son père, dans le centre de Pau. Après son fémur, les autres morceaux de son corps avaient été trouvés les 19 et 20 octobre, alors qu'ils gisaient sous des gravats, également dans le Gave. Son corps avait été découpé par plusieurs outils différents, et sans doute par des personnes différentes, selon une source proche de l'enquête.