Treize policiers de Biarritz ont été sanctionnés par la mairie d'une journée d'exclusion de leur fonction pour avoir refusé en juin et juillet d'encaisser une taxe municipale imposée aux camping-caristes.
C'est entre le 20 juin et le 10 juillet, que les policiers avaient refusé d'encaisser cette taxe sur l'aire d'accueil de Biarritz (Milady), comme ils étaient censés le faire en vertu d'un arrêté municipal remontant au 16 décembre2005. Selon Alain Ruszniewski, le directeur général des services de la ville, les policiers
avaient appliqué pendant six ans l'arrêté, puis, "du jour au lendemain, ils nous ont planté. C'est hallucinant", a-t-il déclaré à l'AFP.
La perte journalière pour la mairie de Biarritz aurait été de 450 euros, soit un total "d'environ 9.000 euros", a encore déclaré ce responsable, en assurant qu'ensuite, la mairie a fait appel à une société privée.
Selon Raphaël Gutierrez, membre du syndicat national de la police municipale FO, qui assiste ces agents municipaux, il y a eu "plusieurs agressions physiques et verbales au cours des dernières années, échelonnées dans le temps. Les policiers étaient arrivés à saturation (...) Quand ils arrivaient sur place, comme il n'y a pas de borne, certains camping-caristes étaient là, d'autres pouvaient être en balade. Ceux qui étaient là payaient, les autres non. C'était tout et n'importe quoi".
Les policiers fondent leur refus sur un arrêt de la Cour administrative d'appel de Nantes, du 19 novembre 1998, lequel rendrait cet acte "illégal". "Les policiers municipaux n'ont pas le droit de manipuler de l'argent ni d'encaisser des taxes. Les textes législatifs et réglementaires sont clairs là-dessus. Que je sache, Biarritz n'est pas une République bananière", a accusé M. Gutierrez "On va faire un recours auprès de la mairie pour demander que la sanction soit
supprimée. Si la mairie ne donne pas suite à ce recours, on ira au tribunal administratif", a prévenu M. Gutierrez.