Biarritz : "Je suis pour une vaccination consentie et éclairée", le médecin Guillaume Barucq devant le Sénat

Le médecin et conseiller municipal de Biarritz, Guillaume Barucq, fervent opposant à l'obligation vaccinale, a été auditionné ce vendredi matin 24 septembre au Sénat dans le cadre de la proposition de loi sur la vaccination obligatoire qui sera examinée le 13 octobre prochain.

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Ce vendredi matin 24 septembre, Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz, était l'invité du docteur Bernard Jomier, sénateur à l'origine d'une proposition de loi en faveur de l'obligation vaccinale pour tous.
Ce texte, qui devrait être examiné le 13 octobre prochain par le Sénat, prévoit d'ajouter le Covid à l'article portant sur l'obligation vaccinale contre le tétanos et la diphtérie. 

Le docteur biarrot, qui n'exerce plus n'étant lui même pas vacciné, s'oppose pourtant publiquement sur Twitter à la vaccination obligatoire des soignants. Il a même adressé un courrier dans ce sens au Ministre de la Santé. 

D'abord surpris par l'invitation, Guillaume Barucq est aujourd'hui content d'avoir pu participer au débat et exposer son point de vue pendant plus de 45 minutes d'audition.
Nous l'avons interviewé ce vendredi après-midi. 

Que pensez-vous de cette proposition de loi ? 

Les sénateurs à l'origine de ce texte de loi veulent trouver une alternative au pass sanitaire qu'ils jugent discriminatoire. Je suis tout à fait d'accord sur ce point. Mais ils pensent que la vaccination obligatoire pour tous est une solution, je ne le crois pas. Je pense qu'ils ne se rendent pas compte que leur solution va être pire que le problème et que cela va conduire à la mise en place d'un passeport vaccinal. 

Etes-vous opposé à la vaccination ? 

Non, d'ailleurs j'ai moi-même participé à la campagne de vaccination, mais il ne faut pas vacciner tout le monde. La base de la médecine, c'est de prendre son temps, et très peu de temps s'est écoulé depuis la sortie du vaccin. On manque de recul, à la fois sur son efficacité vis-à-vis de la transmission du virus, mais aussi sur ses potentiels effets. Il faut être prudent, mais il faut continuer à encourager la vaccination pour les personnes à risque. C'est un jeu d'équilibriste. 

Il faudrait donc attendre avant la mise en place d'une telle mesure ? 


Oui, mais au-delà de cela, je suis contre toute forme de coercition. Le produit parfait n'existe pas ! Chaque médicament ou vaccin a ses avantages et ses risques. Le rôle du médecin est justement de les évaluer et d'en informer son patient. Mais il faut respecter le choix de ce dernier. Je suis pour une vaccination consentie et éclairée. Quand un patient nous dit "je suis vacciné parce que j’ai besoin d’un pass sanitaire", ce n'est plus de la médecine.



Quelle serait la solution ? 

Quand on oblige, on braque les gens. Il faut donc continuer dans la pédagogie. Maintenant, qu'on a du recul sur le virus, il faut arrêter d'inquiéter les gens, de les moraliser. Il faut les rendre acteur de leur propre santé. J'en suis convaincu, la liberté vaccinale est un outil de santé publique pour renforcer la confiance dans la vaccination. Et puis la vaccination n'est qu'un des outils de prévention qu'il faut combiner avec l'aération, l'incitation à l'activité physique... 

Quels seraient les dangers à plus long terme d'une telle mesure ? 

Avec une telle mesure, on entre dans une automatisation de la médecine, qui ne sera plus adaptée à chacun de nos patients. Est-ce que demain on pourra continuer à soigner au cas par cas ? C'est une question que je me pose. 

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