Voici venu le temps d'aimer. La 25e édition du Festival de danse se tient depuis hier 11 septembre et jusqu'au 20 à Biarritz. 53 rendez-vous avec, en ouverture, sur la plage féerique du Port-Vieux, "Estro" du chorégraphe français Thierry Malandain, également directeur du festival. Rencontre.
"J'ai pris la direction du Festival en 2000, son ADN était l'éclectisme, je l'ai renforcé", assume Thierry Malandain, 56 ans, de style néo-classique revendiqué, également directeur du Centre chorégraphique national de Biarritz.
"Le paysage chorégraphique aujourd'hui est vaste et extrêmement varié. A Biarritz, nous sommes en province et, à mon sens, il est nécessaire d'apporter une fois l'an le témoignage de ce qui se fait", insiste-t-il. "L'important n'est pas d'aimer
ou pas, mais que le spectacle provoque une réaction", assure le chorégraphe, auteur de plus de 70 ballets dont "Cendrillon" pour lequel il a obtenu le Taglioni European Ballet du meilleur chorégraphe en 2014.
Thierry Malandain, après avoir fondé en 1986 la Compagnie du Temps Présent à Élancourt dans les Yvelines, puis s'être installé en 1992 avec la même compagnie à l'Esplanade Saint-Étienne Opéra, est devenu directeur du nouveau Centre Chorégraphique National de Biarritz en 1998.
"J'ai eu des moments de découragement, avoue-t-il. A Saint-Étienne, on dansait dans des salles de 1.200 personnes. A Biarritz, nous nous sommes retrouvés avec des salles de 300 personnes ... âgées".
Dix-sept ans ans plus tard, Malandain Ballet Biarritz attire un public en grand nombre, intergénérationnel, et l'édition 2014 du Temps d'Aimer a réuni 17.000 spectateurs.
"J'ai trouvé une ville qui m'a fait confiance et le succès est arrivé. Biarritz m'a donné les moyens d'installer une dynamique importante autour de la danse", analyse-t-il.
- 'La danse du festival des 25 ans' -
C'est au chorégraphe Foofwa d'Immobilité qu'il revient de tirer le fil rouge de cette 25e édition avec une troupe improbable, créée en début de festival et composée de danseurs ou non. Chaque participant glanera des mouvements en assistant aux spectacles et se les appropriera en les partageant avec les autres. En fin de festival, Foofwa reviendra à Biarritz pour jouer de ces mouvements et les intégrer dans une deuxième version présentée en clôture à l'esplanade du phare et intitulée "La danse du festival des 25 ans".
A l'affiche également, deux créations,
- "Zisnearen azken kantuak" ("Les derniers chants du cygne", en français) du chorégraphe basque Mizel Théret
- "Si peau d'âne m'était conté" de la chorégraphe de danse baroque Marie-Geneviève Massé (Compagnie L'éventail).
"Stabat Mater" ("Le sacre du printemps"), première française du chorégraphe roumain Edward Clug par la compagnie slovène Ballet de Maribor", est très attendue.
Autre moment fort, "Titanium" des Espagnols Rojas y Rodriguez, et la première française de "Musique live", mettant en scène 11 hommes qui démontrent que hip-hop et flamenco s'abreuvent à la même source.
"Un accent est mis sur la danse basque, précise Thierry Malandain. Nous avons rassemblé toutes les énergies de la danse basque présentée dans sa forme traditionnelle ou par ceux, qui, à partir du langage traditionnel s'en émancipent comme Mizel Théret ou Jon Maya avec "Kukaï dantza".
Mais le festival n'est pas que spectacle, il occupe tous les espaces avec une activité sous-jacente d'expositions, de conférences.
A revoir le reportage d'Allende Boutin et Christian Etchegaray