Les hôteliers furieux après l'accord passé entre le CIO et Airbnb en vue des Jeux Olympiques de 2024

Les professionnels de l'hôtellerie réunis depuis mardi en congrès à Biarritz dénoncent un accord "inopportun et outrageux" avec une entreprise "qui joue de la dérèglementation". Ils ont décidé de suspendre leur participation à la préparation des JO dans l'attente d'une clarification.
 

Choisir Airbnb comme sponsor des JO est "totalement irrespectueux envers les professionnels de l'hôtellerie" s'insurgent les représentants de l'Umih, l'Union des Métiers et des Industries de l'hôtellerie.

Ils ont appris en début de semaine la signature d'un partenariat entre le Comité International Olympique et la plateforme de location entre particuliers Airbnb alors qu'ils sont près de 600 réunis à Biarritz pour leur congrès annuel.
 



"Où est la moralité ? " dénoncent-ils qualifiant cet accord "d'irrespectueux". Les hôteliers travaillent en effet avec l'équipe organisatrice des JO "depuis la phase de candidature". "L’offre hôtelière parisienne et francilienne était d’ailleurs un atout dans le dossier de la ville de Paris. Que vient faire Airbnb dans cette offre ?"

Après ce coup de poignard dans le dos, ils se demandent même s'il "faut revenir sur les contrats globalisés passés entre les hôteliers et l’équipe d’organisation des JO". 

Relancer le débat


"N’est-il-pas temps que l’hébergement Airbnb réponde aux mêmes contraintes et normes que les hôtels en matière de sécurité, d’accessibilité et d’accueil 24/24 pour assurer la même protection aux clients ?" 

Une revendication que les hôteliers comptent bien remettre sur la table, pointant les défaillances de la plateforme mondiale.

"Déjà elle rechigne à transmettre la taxe de séjour avec des adresses claires et des contribuables identifiés comme la loi l'y oblige" dénonce Laurent Duc, le président de l'Umih Hôtellerie.

La mairie de Paris juge pour sa part "normal" ce "cri d'alarme" face à la "déstabilisation" générale provoquée par la plateforme et réclame également, une nouvelle fois, "une réponse politique" pour mieux protéger les hôtels.

La Ville a assigné en justice la plateforme pour avoir mis en ligne 1.000 logements non enregistrés, faits passibles d'une amende de 12,5 millions d'euros.

L''Umih a également poursuivi Airbnb devant le tribunal de commerce de Paris pour "concurrence déloyale". L'accusant de laisser en ligne des annonces litigieuses, dépassant la durée légale de 120 jours par an, non déclarées ou des sous-locations abusives.
   
"Une fois de plus, deux règlements différents pour le même match, où est le fair-play ?" ajoutent les hôteliers qui estiment qu'Airbnb, "ne respectant pas les règles, doit être disqualifié". 

"Ce qu'on demande ce sont les mêmes règles d'équité"
dit clairement Roland Héguy, le président Confédéral de l'UMIH qui estime que la profession a été "trahie".
 

 
Les hôteliers comptent saisir le Comité d'éthique du CIO ainsi que le comité d'organisation des JO de Paris-2024. Et ont annoncé qu'ils ne participeraient plus aux réunions de préparation jusqu'à une "clarification".


Paris 2024 s'exlique


Le palois Tony Estanguet, président de l'oragnisation des JO 2024, interrogé ce matin sur RMC Sport, évoque "un malentendu" et assure "qu'il n'y a aucune raison de remettre en cause les engagements". 

"Nous avons d'ores et déjà réservé plus de 40.000 chambres pour nos besoins en 2024" explique le triple champion olympique et le partenariat avec Airbnb "ne change rien".

Tony Estanguet compte rapidement renouer le dialogue avec les hôteliers. "On a besoin de se reparler. Je suis sûr que tout rentrera dans l’ordre une fois qu’on aura clarifié ce message" a t-il dit assurant qu'il allait leur écrire dès jeudi.
   
Pour sa part Airbnb évoque un "accord historique" qui "vise à permettre aux villes hôtes d'accueillir les Jeux de manière plus locale, authentique et durable".

La plateforme rappelle qu'elle a déjà soutenu Rio 2016 et PyeongCheng 2018 en tant que sponsor et que ses "valeurs sont en phase avec celles du mouvement olympique".
  
Ce contrat de sponsoring s'élèverait à 450 millions d'euros et court jusqu'en 2018. 

Il permettra à la plateforme de location d'afficher sa marque aux abords des sites de compétition à Paris.
 
L'offre hôtelière en région parisiennne s'élève à 250 000 chambres. Airbnb propose de son côté 877 000 logements sur ce même périmètre.

   

  
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