Obsèques de Federico Martin Aramburu : plus d'un millier personnes à Biarritz pour rendre hommage à l'ex-rugbyman

Des centaines d'amis, joueurs et supporters du Biarritz Olympique se sont réunis samedi 26 mars pour un dernier adieu à l'ancien international de rugby franco-argentin, tué par balles à Paris le 19 mars, à 42 ans.

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Beaucoup d'émotion, de larmes et d'applaudissements lors de la cérémonie des obsèques de "Fédé" comme l'appellent ses proches et amis.

Un dernier adieu

Plus de 1000 personnes, dont des grands noms du rugby français et argentin, étaient présents pour un dernier adieu, un "dernier abrazo" à l'ancien joueur qui était apprécié de tous à Biarritz sa ville d'adoption, et dans son ancien club du B.O. 

A l'issue d'une cérémonie célébrée en français et en espagnol par un prêtre ami de la famille et ponctuée par des chants basques et des chansons à la guitare sèche, plusieurs centaines de personnes massées au pied de l'église Sainte-Eugénie, sur le front de mer, ont très longuement applaudi la sortie du cercueil.

Selon des joueurs amateurs du B.O avec lesquels la victime jouait au rugby tous les jeudis soir, "Fédé était un personnage rugbystique, quelqu'un de très humble, toujours le sourire et très gentil. Un autre joueur qui s'était lié d'amitié avec lui, et très ému, se souvient aussi "d'une personne disponible et très accessible".

Florence, une supportrice du BO, et habillée aux couleurs rouge et blanc de son club, est venue elle aussi lui rendre hommage :" Tous les gens connaissent ici Fede, le BO, c'est comme une grande famille et c'est comme on avait perdu un frère ou un ami. C'es surtout qu'on ne comprend pas pourquoi il est mort. c'est très injuste et incompréhensible même si l'autre est jugé et enfermé. Fédé n'était pas un bagarreur ni un polémiste ! Il a fait sa vie ici c'était une belle personne. Ce type là, il n'avait rien à faire à Paris avec une arme, assis à la terrasse d'un café. Il a tiré sur Fédé, mais il aurait pu tiré sur n'importe qui d'autre car il voulait tuer".

Jean-Claude, également supporter du B.O et coiffé d'un béret rouge et blanc, a bien connu Fédé : " On ressent une très grande tristesse depuis une semaine. On a versé des larmes. Cela fait plaisir de voir que toute la famille du rugby est présente. Je pense à sa famille mais la vie doit continuer. Fédé, il nous voit. Abrazo Fédé, abrazo !."

Toute la famille du rugby réunie

La célébration a été retransmise en direct sur un écran géant installé sur la place de l'église Sainte-Eugénie avec vue sur l'océan. 

A l'intérieur de l'église, il y avait la famille d'Aramburu et celle, plus vaste, du rugby basco-franco-argentin, avec notamment Dimitri Yachvili, Jérôme Thion, Imanol Harinordoquy, Gonzalo Quesada et Lisandro Arbizu, selon l'AFP.

Les présidents de la Fédération française Bernard Laporte et de la Ligue René
Bouscatel étaient également dans les travées, comme Serge Blanco, ancien patron
du B.O, pour rendre hommage à l'ex-Puma (22 sélections) deux fois sacré champion
de France avec le Biarritz Olympique (2005, 2006).

Auparavant, le cercueil était entré dans l'église porté par d'anciens coéquipiers,
les internationaux français Thomas Lièvremont et Nicolas Brusque, l'Argentin Manuel
Carizza ainsi que Shaun Hegarty, l'ami et associé avec lequel Aramburu était attablé dans le restaurant parisien où le drame a eu lieu.

Derrière la dépouille du défunt, son épouse Maria, et ses filles, Trinidad et Justina, suivait, entourée d'un clan d'Argentins, ex-joueurs et amis, alors que résonnait le chant traditionnel basque d'adieu ("Agur Jauna", "Adieu au grand homme").

Vêtue de blanc, Maria a lu en espagnol un texte que son mari "aurait voulu" faire
passer à l'assistance: "Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez à rire
de ce qui nous faisait rire ensemble."

Un maillot du club de football d'Estudiantes La Plata, la ville natale d'Aramburu,
avait été posé à côté du cercueil. Rouge et blanc, comme les couleurs du B.O.

Une minute d'applaudissements devait lui être dédiée lors des matches du Top 14
ce week-end tandis que les joueurs de Biarritz, qui se sont échauffés avec un tee-shirt
à son effigie avant leur match à Montpellier samedi, devaient porter un maillot
avec le message "Amigo para siempre" (Ami pour toujours).

Le principal suspect interpellé

Federico Martin Aramburu a été tué par balles le 19 mars au petit matin après une altercation dans un bar-restaurant du centre de Paris, où il se trouvait afin d'assister le soir même au match de rugby France-Angleterre. Il est décédé sur place des suites de ses blessures. Deux militants d'un groupe d'ultradroite sont soupçonnés d'avoir tiré sur lui.

L'un a été mis en examen pour "assassinat" et écroué et l'autre, le principal
suspect, doit bientôt être remis aux autorités françaises après avoir été interpellé
cette semaine en Hongrie. Une jeune femme, soupçonnée de "complicité d'assassinat", a également été écrouée.

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