Comment renouer le dialogue entre forces de l'ordre et citoyens ? Ces "cafés police" sont une piste. Ils permettent un échange libre entre passants et policiers municipaux. La ville de Biarritz compte en organiser chaque mois. Le premier s'est déroulé cette semaine dans le centre-ville.
"Pour la piétonisation, on aimerait savoir où se positionner ? Parce que ce n'est pas évident parfois" avance une passante.
Elle s'est arrêtée sous la petite tente érigée place Clémenceau, en plein centre-ville de Biarritz, où cinq agents de la police municipale se tiennent à disposition des habitants ce mercredi après-midi.
Ouvrir le dialogue
Un policier explique, calmement, qu'il existe des "zones partagées avec priorité pour les piétons. Donc, vous êtes prioritaire" assure-t-il à la septuagénaire.
Un autre agent est interpellé pour un problème de nuisance sonore récurrente. "J'habite à proximité d'une boîte de nuit, il y a beaucoup de débordements avec l'alcool, beaucoup de bruit, à pas d'heure, ça me dérange beaucoup" se plaint une retraitée.
Le policier écoute, prend des notes. "On ne va pas vendre du rêve, on ne peut pas être partout, mais dès l'instant où on nous appelle, où on nous sollicite, on aura un œil particulier sur le problème" affirme-t-il.
Casser les préjugés
Et les conversations s'enchaînent, autour d'un café offert par la mairie. "Souvent, on est critiqué à tort" regrette l'un des agents qui apprécie particulièrement ce contact direct avec la population,censé justement créer du lien et casser les préjugés.
Le policier est perçu comme répressif, oui, mais ce n'est qu'une partie de notre travail
Frédéric Giraud - directeur de la police municipale de Biarritz.à France 3 Aquitaine
"Notre métier consiste surtout à assister les personnes, les aider au quotidien, les aiguiller, leur offrir un service public", poursuit Frédéric Giraud.
Le fonctionnaire donne l'exemple du soutien qu'ils ont pu apporter aux habitants lors des tempêtes, et évoque leur rôle de médiateur, parfois lors de problèmes de voisinage.
Ce mercredi après-midi, ils sont là pour écouter. "Nous répondrons un peu plus tard aux différentes demandes", indique Frédéric Giraud, satisfait d'avoir pu rencontrer des "personnes qui ne seraient pas forcément venues vers nous".
Les nuisances sonores, grosse problématique de la cité balnéaire
Parmi les problématiques les plus courantes, on retrouve la difficile cohabitation entre touristes et résidents. "On travaille pour concilier, faire que ces deux mondes vivent ensemble, je ne dis pas en harmonie, mais on essaie de répondre aux problèmes d'incivilité et notamment le bruit. Que les acteurs de l'économie touristique comme les bars et restaurants puissent prendre en compte le reste de la population".
Une dame avance, elle, timidement, un tout autre souci. "Il y a quand même un manque de sanitaires dans la ville" glisse-t-elle. Un policier note. La remarque sera remontée à qui de droit.
Ces "cafés police" devraient être organisés chaque mois dans différents quartiers de la ville.
Les quatre prochaines dates sont déjà fixées :
- Mercredi 15 février de 10 h à 12 h aux Halles (place Sobradiel)
- Vendredi 17 mars de 10 h 12 h au Marché Saint-Charles
- Mercredi 12 avril de 10 h 12 h au Marché Saint-Martin.
- Vendredi 12 mai de 15h à 16h30 à Victor Duruy.
Voir le reportage de Perrine Durandeau et Sandrine Estrade :