De nombreux surfeurs et baigneurs risquaient d'être projetés sur les rochers à cause de la marée montante et des forts coefficients de marées, après 15 heures, samedi 30 septembre, sur la Côte des Basques à Biarritz. Ils ont pu être secourus par les maîtres nageurs sauveteurs puis les pompiers. Un sauvetage peu courant.
Il n'y avait pas de baignade surveillée ce samedi 30 septembre à Biarritz, mais deux sauveteurs sont restés en vigilance sur la Côte des Basques, célèbre spot de surf, parce qu'il y avait de forts coefficients de marées. Ce sont eux qui ont vu la "quarantaine de surfeurs qui n'ont pas pu sortir à temps et qui m'ont déclenché"... raconte Mathieu Dragon, le chef des plages, également pilote du jet-ski qui a participé au sauvetage ce samedi après-midi.
C'est ainsi que l'opération commence. Les deux sauveteurs en vigilance avertissent le jet-ski et se mettent à l'eau pour porter secours. Mais ils sont nombreux à essayer de s'extirper de l'eau et risquent de se faire plaquer par les vagues, sur cette plage qui a une configuration bien particulière.
Il est alors 15 h 30, la marée finit de monter, avec une marée haute à 18 h 06. Ils le savent, c'est à la fin de la marée montante que tout se joue puisque, à ce moment-là, "il n'y a plus de plage et on remonte sur les rochers, sur les escaliers même !" C'est pourquoi il faut anticiper sa sortie, a fortiori un jour de forts coefficients.
"La Côte des Basques, c'est une plage où, dès qu'il y a des coefficients supérieurs à 60, globalement, il faut sortir un peu avant le plein haut. Parce qu'après, les vagues cassent sur les rochers et les accès. Donc c'est très compliqué de sortir pour un public qui n'est pas très averti".
Agir vite
Mathieu Dragon est maître nageur sauveteur depuis 21 ans. Il connaît bien cette partie-là du littoral. Quand il reçoit l'appel, il sait qu'il faut agir vite et de façon coordonnée.
"Une quarantaine de surfeurs se sont fait prendre. Il y avait des enfants, des familles. Ils ont tous voulu sortir en même temps. Et deux se sont faits prendre par une série de vagues plus grosses que les autres. Et ça a été un peu la panique ! Les sauveteurs sont intervenus parce qu'ils étaient en train de se faire balader contre les rochers, au bord".
C'est parce que la sortie d'eau par les marches était impraticable que les sauveteurs ont préféré rediriger les surfeurs vers le large. Avec le jet-ski, "il a fallu les regrouper, les éloigner de cette zone à risque pour ensuite les charger avec le jet-ski et les emmener en direction du Port Vieux qui est à quelques centaines de mètres, en toute sécurité".
Plus de peur que de mal
C'est là qu'ils ont demandé le renfort des pompiers et de leur jet-ski pour aider à accompagner les surfeurs. "On a vite sorti les plus jeunes et les familles, 3-4 qui étaient vraiment en panique. Et ensuite, on a fait un accompagnement avec les jet-skis du reste du groupe".
Grâce à l'expérience et à l'intervention des maîtres nageurs sauveteurs et des pompiers, "il n'y a pas eu de blessure grave", raconte Mathieu avec satisfaction dans la voix, " mais une bonne frayeur ! Au moins pour un Anglais qui s'est fait complètement plaquer sur les rochers. C'est un sauveteur qui l'a aidé, lui a sorti la planche, mis la bouée pour le garder hors d'eau et le décaler de la zone..."
Une plage dangereuse à marée haute
Mathieu Dragon rappelle que cette plage est connue pour sa configuration particulière. "Il y a des panneaux, les sauveteurs font des messages de prévention pour bien avertir que la marée monte, qu'il reste 15-20 minutes de surf et qu'il va falloir commencer à sortir".
"C'est une plage qu'on connaît bien, qu'on surveille depuis des années". Et il précise que "tous les plannings sont faits en fonction des marées, des coefficients..." C'est ce dispositif qui sera encore présent "tout le mois d'octobre parce qu'on se rend compte qu'il y a du monde tout le temps sur les plages de Biarritz".
Cette fois-ci, l'histoire se termine bien, mais les autorités appellent à la plus grande vigilance ces jours-ci sur tout le littoral de Nouvelle-Aquitaine, notamment pour les risques liés aux courants de baïnes.